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archiveXML - 2005

Travaux à la vigne : moins de fatigue assis sur le Jay

La vigne - n°163 - mars 2005 - page 0

Distribué par Tractodiff, le Jay est un siège motorisé qui permet de se déplacer sans fatigue entre les rangs. Le conducteur travaille assis, avec les pieds qui reposent sur un marchepied latéral ou frontal.

Large de seulement 72 cm, le Jay est un petit véhicule qui passe facilement dans les vignes plantées à 1 m. Monté sur quatre roues, il est constitué d'un châssis sur lequel est fixé un siège, dont l'orientation et la hauteur sont réglables. On peut corriger le dévers grâce à un réglage du basculement. Un moteur électrique de 800 W, alimenté par des batteries, assure la propulsion. L'engin peut atteindre 4 km/h et gravir des pentes jusqu'à 25 %. L'autonomie est d'une quarantaine d'heures sur terrain plat.

Un système de guidage mécanique, constitué d'une barre en aluminium fixée sur la colonne de direction et prenant appui sur un rang, est proposé en option. Il maintient la trajectoire rectiligne sans intervention du conducteur. Une cabine composée d'une structure tubulaire et d'une bâche est également disponible. La version de base est commercialisée 4 245 euros hors taxes.
Il existe une version Pro, d'une puissance de 1 200 W mieux adaptée aux coteaux escarpés. Ses voies plus larges (+ 8 cm) lui confèrent davantage de stabilité dans les dévers, mais limitent son utilisation aux vignobles dont l'écartement des rangs est supérieur à 1 m. Le prix de ce modèle Pro s'élève à 4 675 euros hors taxes.
Le fauteuil Jay peut être transformé en transporteur, façon brouette, en remplaçant le guidon par deux bras parallèles et le siège par un plateau de 1,60 × 0,60 m. La charge utile est de 300 kg. Moins de cinq minutes suffisent pour effectuer cette transformation. Ce kit est proposé à 620 euros HT.
Les viticulteurs qui ont acheté ce matériel sont unanimes pour vanter ses qualités de confort et l'autonomie de ses batteries. En utilisation continue, celles-ci ne nécessitent qu'une recharge par semaine. Ces premiers utilisateurs déclarent que le Jay se transporte sans aucune difficulté. Ils utilisent, en général, une camionnette munie de rampes ou d'un plateau. Les défauts constatés touchent uniquement des points de détail que le constructeur, à l'écoute des remarques de ses clients et de la MSA, s'attache à corriger.
Viticultrice à la Cave coopérative de Buzet, Ginette Lafargue exploite 4,5 ha, à Villefranche-du-Queyran (Lot-et-Garonne). Elle utilise un Jay depuis un an, pour l'ébourgeonnage et la vendange en vert. Elle est très satisfaite, indiquant toutefois qu'il est perfectible. ' Il diminue considérablement la fatigue, mais les réglages du siège ne sont pas commodes. La commande marche-arrêt est pratique, mais le variateur de vitesse est difficile à atteindre . '
En Bourgogne, Jocelyne Chevrier partage cette opinion, en soulignant : ' Ce matériel a été conçu par des hommes. ' Cette vigneronne exploite un vignoble de 6,5 ha, à Santenay (Côte-d'Or). Elle a acheté un Jay à la suite de problèmes de vertèbres qui la gênent pour tailler. L'engin l'a soulagée. Pour cette raison, ' il répond à une demande et il est promis à un bel avenir ', estime-t-elle.

Installé en Gaec sur 32 ha, à Armissan (Aude), dans le Languedoc, Vincent Olmos a été récemment confronté au même problème qui l'a contraint à abandonner la taille. Il a acheté une version Pro en décembre dernier, et se dit enchanté de son acquisition. Il souligne qu'il faut s'accommoder de certaines contraintes. ' Je n'ai plus de maux de dos, mais je vais un peu moins vite. Par ailleurs, il est quasiment obligatoire de travailler sur des vignes prétaillées à cause des enchevêtrements de sarments. Les jeter devant le Jay encombre le passage, les jeter derrière n'est pas pratique à cause du container de batteries . '
Contrairement à ses collègues féminines, ce vigneron trouve l'ergonomie des commandes excellente. Au niveau du siège, seul le réglage de la hauteur par tubes coulissants et verrouillage par ergot lui semble mal conçu. ' Après des essais infructueux, j'ai fini par le bloquer définitivement à ma taille . ' Les derniers modèles ont été modifiés pour gommer cet inconvénient. Vincent Olmos possède la barre de guidage automatique, mais la juge inutile. ' Je préfère la commande manuelle, car je dois souvent dévier la trajectoire pour circuler dans les rangs . '

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