L'année 2004 se solde par un recul de 5,8 % en volume et 4,8 % en valeur des exportations françaises de vin. Dans le même temps, le succès du Nouveau Monde se confirme.
En 2004, les exportations françaises de vin ont à nouveau reculé. ' Elles régressent depuis 1998 ' , précise Patrick Ricard, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS). Elles sont passées de 15,7 millions d'hectolitres (Mhl) en 1998, à 13,8 Mhl en 2004. Ces 13,8 Mhl ont rapporté 5,5 milliards d'euros, soit 4,8 % de moins qu'en 2003. La parité euro-dollar a lourdement pénalisé les exportations françaises, ' car les exportateurs n'ont pas pu faire supporter cette hausse à leurs clients, dans un contexte de crise ', argumente Patrick Ricard. Cela s'est surtout ressenti sur les marchés d'Amérique du Nord, qui représentent 25 % de nos exportations.
La France perd du terrain sur neuf de ses dix principaux marchés. Les expéditions vers le Royaume-Uni, notre premier client, reculent de 6 % en volume et en valeur, celles vers l'Allemagne de 7 %. Aux Etats-Unis, elles perdent 3 % en volume et près de 14 % en valeur. Seul le Japon tire son épingle du jeu grâce aux vins de pays, à la Bourgogne et surtout au beaujolais nouveau dont le succès se confirme.
Plus grave, les pays du Nouveau Monde (Afrique du Sud, Argentine, Australie, Chili, Etats-Unis et Nouvelle-Zélande), qui nous grignotent des parts de marché depuis des années, sont maintenant leaders dans les exportations mondiales de vins tranquilles. Ils font en effet preuve d'un fort dynamisme, doublant leurs exportations entre 1998 et 2004, pour atteindre 16 Mhl selon les estimations de la FEVS, alors que nous avons reculé de 18 %. L'Australie, en particulier, est en pleine croissance. Elle a accru ses exportations de vins tranquilles de 21 % en volume et de 12 % en valeur en 2004, alors que celles de la France ont reculé respectivement de 9,2 % et 6,7 %. L'Australie est devenue le premier fournisseur des Etats-Unis, grillant la priorité à l'Italie et reléguant la France à la troisième place. En dix ans, la part des vins australiens dans les importations américaines est passée de 5 % à 31 %. Celle des vins français est tombée de 26 % à 14 %, sur un marché en croissance de 5 % par an. La situation au Royaume-Uni n'est guère plus reluisante. Nos parts de marché y sont en constante érosion, quand celles de l'Australie ne cessent d'augmenter. En 2003, ce pays nous talonnait avec 20 % de parts du marché anglais, quand nous en détenions 23 %. En 2004, il nous a dépassés.
Pour le président de la FEVS, ces mauvais résultats reflètent surtout des difficultés ' structurelles de l'offre française. Elle est trop compliquée pour faire face à l'activisme des vins du Nouveau Monde. ' Une lueur d'espoir point à l'horizon : les marchés asiatiques semblent très dynamiques. ' A nous d'être compétitifs et nous en profiterons . '