Aider les entreprises étrangères à investir en Australie, telle est la mission de l'agence Invest Australia, créée par le gouvernement australien en 1997. L'objectif est d'assurer au pays une croissance et un développement durables. L'agence dépend directement du ministère de l'Industrie, du Tourisme et des Ressources. Elle emploie cent personnes. Elle est représentée par onze bureaux dans le monde, dont trois en Europe (Paris, Francfort et Londres). Elle offre aux investisseurs potentiels une aide détaillée, gratuite et confidentielle. ' Il est nécessaire d'avoir un flux d'investisseurs qui renforcent notre capacité productive, commente Jean-Baptiste Nithart, d'Invest Australia. Il est important pour nous que des sociétés liées à l'industrie du vin s'intéressent à l'Australie. Il faut mixer les compétences . ' L'installation en 1989 du groupe français Pernod-Ricard, ' une icône de l'industrie de la boisson ', fut donc de bon augure. Ce dernier a acquis Orlando Wyndham et sa marque Jacob's Creek, la plus exportée.
Depuis, l'Australie, avec ' ses infrastructures modernes et ses réglementations plus souples qu'en Europe ', a séduit d'autres investisseurs. Orlando Wyndham et Hardy, deux des quatre premiers producteurs de vins, sont étrangers. Plusieurs sociétés françaises ont sauté le pas, comme Moët & Chandon, Chapoutier, Veuve Clicquot-Ponsardin, ou encore la tonnellerie Radoux. En effet, l'Australie ne s'intéresse pas seulement aux producteurs de vin, mais aux fournisseurs de la filière.
Les performances du pays sont impressionnantes. En 2003-2004, la filière du vin génère 5 milliards de dollars australiens de chiffre d'affaires.
Elle a atteint, avec vingt ans d'avance, les objectifs fixés en 1996. De quoi faire pâlir d'envie bien des pays. ' Cette réussite s'explique par la capacité des opérateurs à définir et appliquer une stratégie marketing innovante , dit-on chez Invest Australia. Elle repose sur la satisfaction des consommateurs, la promotion et un solide portefeuille de marques, soutenu par une marque ombrelle forte : l'Australie '.
Ce pays est le huitième producteur mondial de vin, avec 11,2 Mhl en 2004. C'est le premier fournisseur étranger des Etats-Unis, avec 26 % de parts de marché (1,7 Mhl). La consommation domestique de vin par habitant a grimpé de 8,9 l en 1970 à 21,2 l en 2002.
Son efficacité est sans appel. Sans compter que le gouvernement met la main à la pâte. Depuis le 1 er octobre 2004, il a accordé à tous les producteurs une exemption de la taxe WET ( wine equalization tax ), sur le premier million de dollars engrangé. Cette taxe s'élève à 29 % du prix d'une bouteille. La filière australienne n'entend pas s'arrêter en si bon chemin. Un nouvel objectif a été fixé : 6,5 milliards de dollars australiens de chiffre d'affaires d'ici à 2008. C'est ce dynamisme que le pays met en avant pour séduire les investisseurs.
INVESTISSEMENTS
Australie :
le gouvernement a créé une agence chargée de convaincre des sociétés étrangères d'investir dans le pays. C'est une manière de dynamiser la filière locale.
France :
les investissements étrangers sont plutôt mal vus.
On se souvient de l'arrivée des Japonais à Bordeaux au début des années 90. Plus récemment, l'Américain Mondavi a dû renoncer au Languedoc.