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Nos adhérents sont moins stressés grâce au sérieux de notre salarié

La vigne - n°164 - avril 2005 - page 0

La Cuma Coop-Vignes traite 140 ha avec un seul pulvérisateur. Pour éviter le stress, les adhérents ont mis sur pied une organisation rigoureuse et embauché un salarié efficace.

'La mutualisation des traitements, c'est stressant pour les adhérents, car ils n'ont pas de pulvérisateur chez eux , confie Gaël Servant, salarié de la Cuma Coop-Vignes, basée à Les Lèves-et-Thoumeyragues (Gironde). Ils doivent me faire confiance au niveau du respect des délais. Au final, toute cette pression se répercute sur moi. '

' Etre responsable des traitements de toute une Cuma, c'est dur au niveau de la concentration, du nombre d'heures important et de la solitude , complète Jean-Luc Vergniol, président de la Cuma. Nous pouvons mutualiser les traitements, car notre salarié est souple au niveau des horaires. Il accepte de faire beaucoup d'heures en période de traitements, qu'il récupère plus tard. Sans cela, ce serait impossible. Il est aussi primordial que nous ayons confiance en lui, car il réalise tous les traitements et est chargé de détecter les maladies au vignoble. '
Heureusement, Gaël Servant avait déjà conduit un porteur équipé d'une cellule pneumatique avant de travailler à la Cuma, ce qui l'a bien aidé à gérer le stress. Sa façon de travailler est toujours la même. Avant de se rendre sur une parcelle, il rencontre l'adhérent qui lui fournit les produits et l'eau, indique la dose à appliquer et les particularités. Gaël Servant remplit son pulvérisateur en un quart d'heure. Chez les adhérents qui ont une réserve d'eau, il le remplit grâce à la pompe du porteur, située entre les cuves du pulvérisateur.
Lorsqu'il prépare la bouillie, Gaël Servant est équipé d'un masque et de gants, voire d'une combinaison s'il ne fait pas trop chaud. A chaque plein, il nettoie le filtre de l'orifice de remplissage. Puis il se rend sur la parcelle. Là, il effectue différents réglages depuis le poste de conduite : hauteur de la machine à vendanger, hauteur de travail des turbines et, si nécessaire, correction de dévers. Il a une bonne visibilité sur les turbines, ce qui lui permet d'affiner leur positionnement par rapport à la végétation.
Pour les traitements de début de campagne, Gaël Servant n'utilise que deux buses par face puisque la végétation n'est pas très développée. Il applique ainsi un débit de 60 l/ha à une pression de 12 bars. Le débitmètre lui permet d'ajuster la quantité pulvérisée tout au long du traitement. Il passe à 5,8 km/h. Ainsi, il traite les 142 ha de la Cuma en huit journées, de 10 h minimum. Pour les traitements de couverture, lorsque la vigne est bien développée, il utilise quatre buses par face et applique 120 l de bouillie par hectare. Pour passer les antibotrytis ou les insecticides, il tourne ses porte-buses. Il utilise alors les Albuz ATR 80 marron. Jusque-là, il se servait des ATR 80 lilas. Pour protéger la zone des grappes, il utilise seulement les deux buses du bas.

Les vignes de la Cuma sont pour la plupart enherbées, ce qui confère une bonne portance aux parcelles. En cas de pluie, il est possible de réagir rapidement. Malgré cela, la conduite n'est pas toujours aisée. Certaines parcelles sont dans des pentes où la correction de dévers est insuffisante. Du coup, les turbines ne sont pas à la même hauteur de chaque côté et la machine est déséquilibrée. Gaël Servant gère cette situation en réglant individuellement la hauteur de chaque turbine et en mettant seulement 300 l de bouillie dans les cuves. ' L'appareil ne doit pas être trop lourd. Mais si je ne remplis pas assez les cuves, les pompes se désamorcent. ' Son dernier problème de conduite se situe au niveau des souffleries : elles ont tendance à balancer d'avant en arrière, ce qui rend les manoeuvres difficiles.
Lorsque les cuves sont pratiquement vides, Gaël Servant transvase toute la bouillie d'un seul côté, afin que la pompe se désamorce le plus tard possible. Ainsi, il ne lui reste jamais plus de 20 l en fond de cuve. A la fin de la journée, il dilue ce fond avec 75 ou 100 l d'eau contenus dans la cuve de rinçage, et le pulvérise dans les vignes jusqu'au désamorçage de la pompe. Avec le reste d'eau claire, il rince le circuit de pulvérisation, et fait tomber le fond de bouillie diluée sur l'aire de rinçage. Ensuite, il lave le matériel à l'aide d'un jet d'eau. En fin de semaine, il prend une demi-journée pour bien laver l'appareil.
A la fin de la campagne, il lave le pulvérisateur, le démonte et le met hors gel, le tout en deux jours. L'appareil est passé au banc d'essai et les buses sont changées tous les deux ans.
Jean-Luc Vergniol est satisfait de ce système qui lui libère du temps pour se consacrer à d'autres tâches.



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