Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 2005

Une opération de plus en plus complexe

La vigne - n°164 - avril 2005 - page 0

Haute technicité, respect de l'environnement, délais de retour dans les parcelles, équipements de protection individuels à porter... Les critères à respecter lors des traitements ne cessent de s'accumuler.

Le métier de viticulteur se complique. Les chantiers de pulvérisation n'échappent pas à cette règle. Jadis, il suffisait de concilier efficacité et rapidité. On faisait peu attention à sa santé et à celle de ses salariés. Ce temps est révolu. De plus, il faut prendre en compte le respect de l'environnement.
Pour éviter toute pollution, le viticulteur doit construire une aire de lavage et de rinçage, s'équiper d'un local de stockage des produits phytosanitaires, ou encore rincer son pulvérisateur à la parcelle. Ces exigences environnementales coûtent cher et sont gourmandes en temps. Elles n'iront qu'en se renforçant. Les pulvérisateurs devront être équipés d'un lave-mains, d'une cuve de rinçage et de systèmes antigouttes. C'est du moins ce qui apparaît dans le projet de loi sur l'eau, présenté au Conseil des ministres du 9 mars. Cela ne pose pas de problème pour les appareils traînés ou les portés haut de gamme. En revanche, cela risque d'être difficile à appliquer pour les portés d'entrée de gamme. Sans compter que le prix du matériel augmentera. Le projet de loi sur l'eau prévoit aussi un contrôle périodique obligatoire des pulvérisateurs, aux frais et à l'initiative du viticulteur. Si le projet est voté dans son état actuel, cette mesure s'appliquera au 1 er janvier 2008. Pour se protéger des produits phytosanitaires, l'opérateur doit porter des gants, une combinaison et des bottes, lorsqu'il prépare sa bouillie ou qu'il débouche ses buses. Selon les produits employés, il doit même porter un masque ! Malheureusement, ces équipements ne sont pas encore au point. En plein été, il est difficile de porter masque et combinaison sans étouffer de chaleur.

Par ailleurs, le chef d'exploitation est confronté à une autre exigence lorsque les traitements sont effectués par un salarié : lui faire porter des équipements individuels malgré ses réticences...
Pour limiter l'exposition aux produits lors du traitement lui-même, de plus en plus de viticulteurs s'équipent de tracteurs avec cabine. Encore faut-il en avoir les moyens ! Après les traitements, il faut respecter un délai, variable selon les produits, avant de retourner travailler dans les parcelles. Cette contrainte est difficile à gérer pour de nombreuses exploitations. Que faire de ses salariés pendant les 24 ou 48 heures suivant un traitement ? Certains essaient de traiter avant le week-end. D'autres instaurent un système de RTT fixe : les salariés doivent systématiquement les prendre après les traitements. D'autres viticulteurs divisent leur exploitation en deux : ils traitent une partie la première semaine et une autre la seconde. Mais lors d'une augmentation subite de la pression parasitaire, cela reste une situation difficile à gérer.
A force de contraintes, on pourrait perdre de vue l'objectif premier d'un traitement : la protection de la vigne. Or, là aussi, les performances doivent s'améliorer. Désormais, il faut des raisins parfaitement mûrs et sains. L'opérateur doit être de plus en plus pointu, traiter en face par face, en couverture ou en localisé, avec un matériel bien adapté et bien réglé.
Le viticulteur moderne doit donc prendre en compte de nombreux critères.
Quatre viticulteurs nous expliquent comment ils arrivent à concilier bonne qualité de pulvérisation, sécurité et respect de l'environnement.






Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :