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archiveXML - 2005

Trois syndicats d'appellation cr éent leur marque de vin

La vigne - n°165 - mai 2005 - page 0

Le Syndicat viticole des Côtes de Bourg, l'Union des producteurs de vins de Mâcon et le Syndicat des Bordeaux et Bordeaux supérieurs ont déposé une marque de vin. Tous cherchent à mieux valoriser la production de leur vignoble.

'Nous avons réfléchi à un style différent de promotion, annonce Didier Gonthier, directeur du Syndicat viticole des Côtes de Bourg. Nous voulons mettre en avant nos produits. ' Une rencontre entre des responsables du syndicat et du groupe hôtelier Accor a donné corps au projet. A la fin de février, les deux partenaires ont annoncé le lancement du Flacon de Côtes de Bourg - c'est le nom de la marque déposé par le syndicat - en exclusivité dans les cent vingt Novotel français de la chaîne hôtelière.
' Nous avons travaillé avec Accor sur un concept susceptible de répondre aux modes de consommation actuels ' , poursuit Didier Gontier. Les vins, proposés dans les trois couleurs, sont ainsi vendus dans des bouteilles de 37,5 cl - modération oblige - à 10 euros. A ce jour, 70 000 cols ont été commercialisés.

Pour les deux autres syndicats, il s'agit clairement de réagir à la crise. Celui de Mâcon n'y est pas allé par quatre chemins. Virvolte, la marque qu'il a déposée, signe un vin... de table rosé effervescent 100 % gamay ! ' Nous subissons une crise sur les mâcons rouges issus de gamay, expose Jean-Michel Aubinel, président de l'Union des producteurs. De nombreux vignerons arrachent ce cépage pour replanter du blanc qui s'en sort mieux. Mais un afflux de volume risque, à terme, de déstabiliser le marché. '
En lançant cet effervescent, le syndicat espère ' maintenir un potentiel viticole et humain sur la région. ' Le produit faiblement alcoolisé (7°) et doux (40 à 45 g/l de sucre résiduel) cible les jeunes. Il est proposé en bouteilles de 75 cl et de 20 cl conditionnées par trois.
' Nous voulons regonfler le moral des troupes, en les fédérant autour d'un produit innovant et rémunérateur ' , annonce Vincent Levieux, responsable de la commission jeunes et marketing du Syndicat des Bordeaux et Bordeaux supérieurs. Egalement destiné aux jeunes, il sera proposé dans des bouteilles habillées d'étiquettes aux couleurs très vives. La gamme s'appelle e-motif. Elle sera lancée en même temps que le site internet www.e-motif-bordeaux.com
Les vins embouteillés dans le Flacon des Côtes de Bourg proviennent de trois domaines distincts, dont l'identité apparaît sur les bouteilles. ' Nous avons fait appel à des échantillons auprès de nos adhérents. Une commission de dégustation a réalisé une présélection, indique Didier Gontier. L'acheteur d'Accor a fait la sélection définitive. ' La Maison des vins des Côtes de Bourg, lieu de vente des vins de l'appellation, commercialise la marque. Le syndicat finance les opérations de promotion. Le budget, de quelque 30 000 euros, a notamment servi à l'édition de chevalets de table et d'affiches de 2 m de haut installées à l'entrée des Novotel.

Le Syndicat des Bordeaux et Bordeaux supérieurs a lancé un appel d'offres sur des vins en vrac. Il a demandé à un comité de professionnels de réaliser trois assemblages par couleur de vin avec les lots reçus. Il les a soumis à 200 étudiants bordelais venant de divers horizons. Il a retenu l'assemblage de blanc, de rouge et de rosé que ces jeunes ont préféré.
La maison de négoce girondine Sichel distribuera ces vins aux noms vendeurs : blanc excitant, rosé complice, rouge fusion. Ils seront vendus 5,99 euros/col dans le circuit traditionnel. Les volumes devraient atteindre 180 000 cols. Une dizaine de producteurs sont concernés. Pour le lancement, le syndicat a débloqué un budget de 150 000 euros. De plus, il demande au négociant de consacrer à la promotion de la marque, 20 % du chiffre d'affaires qu'il réalisera sur la vente des bouteilles.
A Mâcon, quatre caves coopératives et cinq caves particulières ont accepté d'adhérer au projet de rosé effervescent. Les rendements ont été fixés à 78 hl/ha, à l'instar des crémants. ' Nous n'avons pas appliqué les rendements de 90 hl/ha des vins de table, car nous sommes sur des secteurs classés en AOC ', précise Jean-Michel Aubinel. La Maison Boisset, qui a eu l'idée du vin rosé effervescent, a réceptionné les moûts et les a vinifiés en cuves closes. Elle commercialise 40 % des 750 hl produits (100 000 bouteilles). Le reste est directement vendu par les caves. Elles utilisent toutes la bouteille conçue pour la marque. ' Chacune possède ses réseaux de distribution, cela crée une vraie dynamique de commercialisation ', fait valoir Jean-Michel Aubinel.

Le syndicat conseille un prix de vente public de 5,95 euros la bouteille de 75 cl. En cas de dérapage de tarif, il s'autorise à ne pas reconduire la licence d'utilisation de la marque. En amont, le prix du moût vendu à la Maison Boisset, pour la partie qu'elle commercialise, a été contractualisé. ' Les producteurs l'ont valorisé au même niveau qu'un mâcon rouge, hors période de crise ', signale Jean-Michel Aubinel. Le syndicat a dégagé ' 25 000 à 30 000 euros ' pour le lancement de Virvolte. Ce vin devait être mis dans les boîtes de nuit et les magasins de Mâcon le 14 mai.
En Gironde, aussi, les marques ont apporté une plus-value aux producteurs. ' Nous avons sélectionné des lots d'un niveau élevé, argumente Didier Gonthier. La rémunération aux producteurs a été supérieure de 30 à 40 % au cours actuel des côtes-de-bourg. ' La situation est identique pour les bordeaux retenus pour alimenter la marque, qui sera lancée à Vinexpo.



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