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Recul des AOC : ' Nous avons relevé le défi '

La vigne - n°170 - novembre 2005 - page 0

Comme beaucoup, Jean-Michel Aubinel n'avait pas prévu la baisse de consommation des AOC. Mais il a réagi dans son entreprise et dans le cadre de ses responsabilités syndicales.

Jean-Michel Aubinel, vigneron et responsable professionnel du Mâconnais, est formel : ses clients restaurateurs et cavistes se plaignent de la baisse des ventes des AOC. ' C'est dur, me disent-ils. Les consommateurs achètent de moins en moins. ' La baisse des budgets consacrés au vin serait en cause, tout comme les campagnes antialcool. ' L'un de mes clients cavistes me prenait 120 bouteilles par mois en 2004, explique-t-il. En 2005, je ne lui en vends plus que 80 au même tarif. '
Sur les salons, la tension est également ' extrêmement sensible. La baisse des ventes est de 20 % '. Jean-Michel Aubinel a donc multiplié les démarchages, les salons et les foires. Il a décroché de nouveaux clients. Résultat : les ventes de son entreprise (25 000 cols produits par an) ont progressé de 12 % depuis un an. A ses yeux, il n'y a pas vraiment eu de signes avant-coureurs de la baisse de la consommation d'AOC en France.

' Pendant des années, les VDT ont fortement reculé au profit de vins qualitatifs. On était entré dans une logique de développement de la production d'AOC. '
Mais en 1999, année de récolte abondante, les cours commencent à dévisser. En 2000, la crise devient structurelle : pour la première fois, les AOC restent en stock et des difficultés de trésorerie apparaissent. ' Tout le monde a pris une sacrée claque, regrette Jean-Michel Aubinel. L'offre était supérieure à la demande, les marchés avaient changé, les consommateurs n'étaient plus formatés comme on le pensait. On s'était un peu endormi sur nos lauriers. ' Le plan bourguignon Ambition 2006, lancé par l'interprofession en juin 2002, vise à répondre plus finement aux attentes des clients. Afin de simplifier son offre, le Mâconnais réduit de 43 à 19 le nombre de noms de communes qui peuvent compléter l'appellation Mâcon-villages, et fait disparaître Mâcon supérieur. Chez lui, Jean-Michel Aubinel égrappe ses vins rouges pour qu'ils soient plus séduisants. En 2002, il démarre les bibs dont les restaurateurs et les particuliers sont friands. En 2004, l'Union des producteurs de vins de Mâcon, qu'il préside, lance, en partenariat avec le négociant Boisset, la marque Virvolte. C'est un vin de table rosé pétillant à 7°, avec capsules à vis.
' Les effervescents marchent bien et le consommateur a peur de la répression sur l'alcool. On s'est dit que c'était peut-être une alternative plutôt que d'arracher des vignes. ' Les premières discussions ont eu lieu au printemps 2004. La première récolte en 2004 a été commercialisée en avril 2005 au tarif de 5,95 euros le col. Lui avait 1 000 bouteilles. Elles sont parties comme des petits pains. ' C'est la preuve par l'exemple que lorsqu'on est réactif, on peut trouver des solutions et avancer. '

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