Le marché des vins de Touraine, atone les huit premiers mois de la campagne, a tout juste démarré en avril. Les cours des rouges sont stables et ceux des blancs s'effondrent.
Jusque-là, le marché était au point mort , reconnaît un courtier de la région. Les ventes de touraine blanc générique en vrac reculent de 47 % au cours des huit premiers mois de la campagne, par rapport à la même période l'an dernier. En rouge, elles se replient de 46 %. ' Si l'on considère les ventes de moûts et de raisins qui ont été importantes cette année, ces baisses sont moindres ', nuance Fanny Gillet, d'InterLoire. Elles restent néanmoins de, respectivement, 26 et 37 %. En avril, l'interprofession a enregistré un regain d'activité, surtout pour les rouges. ' Il y a un décalage dans les achats cette année, observe Laurent Doyle, directeur de la cave coopérative Les Maîtres vignerons de la Gourmandière. Nous venons à peine de changer de millésime, alors que le changement se fait en février d'habitude. ' La récolte 2004 a été abondante et les négociants ne sont pas aussi pressés d'acheter que l'an dernier, quand ils devaient se battre pour obtenir du vin.
Noël Bougrier, du négoce du même nom, ajoute : ' Le millésime 2003 a fait flamber les prix d'une telle manière que nous avons dû les reporter sur nos prix de vente. Nous avons donc peiné à vendre ces vins, tout en ayant 60 % de récolte en moins. Certains clients n'ont pas encore retiré tout leur 2003. ' Les négociants attendent d'avoir vendu leur vin pour en acheter d'autres.
A cela s'ajoute une perte de rémunération. Le cours des rouges est stable, mais reste nettement insuffisant. A 0,83 euros/l, ' la pérennité des exploitations est remise en cause ', avertit Alain Godeau, président du Syndicat de l'appellation Touraine. Quant aux prix des blancs, ils sont redescendus à 1,11 euros/l fin mars. Ils sont inférieurs aux coûts de production, estimés à 1,19 euros/l par la chambre d'agriculture du Loir-et-Cher. ' Les producteurs ne sont pas inquiets, affirme Fanny Gillet, car les rendements sont élevés. ' Mais les blancs ne compensent plus les pertes causées par les rouges.