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Saint-Emilion baisse, ses satellites suivent

La vigne - n°166 - juin 2005 - page 0

Pour la première fois depuis la campagne 2001-2002, les cours de Saint-Emilion et de ses satellites sont orientés à la baisse. Ces vignobles subissent la crise bordelaise.

Jusque-là, Saint-Emilion et ses satellites avaient plutôt bien résisté à la crise. ' La plupart des vins de bordeaux rouges ont été affectés par la baisse des cours dès la campagne 2000 , souligne Jean-Philippe Code, responsable économie au Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB). Jusqu'à l'an dernier, les cours des saint-émilion et de ses satellites sont restés stables, voire en légère hausse. '
A cela, plusieurs raisons. Les surfaces n'ont pas augmenté. De plus, les récoltes 2002 et 2003 ayant été inférieures à la moyenne des dernières années, les stocks étaient peu importants. Le scénario vient de se renverser. La récolte 2004 a été conséquente, avec 30 % de production supplémentaire. Conséquence : les cours sont, pour la première fois, orientés à la baisse, toutes appellations confondues. Saint-Emilion affiche une diminution de 11 % par rapport à la campagne précédente, Lussac et Montagne de 15 %, Puisseguin baisse de 18 %. La campagne avait pourtant bien démarré pour les lots de belle qualité. Mais peu à peu, les difficultés sont apparues, les lots moyens trouvant péniblement preneurs. Des producteurs ont dû revoir toutes leurs prétentions à la baisse.
' A Saint-Emilion, le décrochage des prix est surtout sensible sur les qualités standard, sans nom de château, sans mise en bouteilles à la propriété , signale François Lévêque, courtier à Bordeaux. Les belles qualités, suivies par le négoce d'une année sur l'autre, s'en sortent mieux. ' Les satellites connaissent des situations identiques. En plus de l'augmentation des volumes en 2004, d'autres facteurs accentuent les problèmes. ' Le vignoble souffre aussi de la baisse des prix des vins du Médoc, où le prix du tonneau oscille entre 1 295 et 1 448 euros , expose un courtier. A Saint-Emilion, certains élaborent des vins trop tanniques, alors que les négociants veulent des vins souples, ronds et veloutés. Mais le message a du mal à passer auprès des oenologues de terrain. '

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