Les Allemands serrent la vis sur leurs achats de vin. Les côtes-du-rhône (CDR) en font les frais. Au cours des douze derniers mois, les ventes ont atteint près de 42 000 hl et 14,7 millions d'euros, soit - 18 % en volume et - 20 % en valeur, par rapport aux douze mois précédents. Pire : en quatre ans, elles ont chuté de 36 et 30 % (cumul annuel à fin janvier).
' Le consommateur allemand effectue ses achats sur des vins en dessous de 2 euros ', explique Dominique Toillon, d'Inter-Rhône. Ces dernières années, les CDR n'étaient plus assez compétitifs pour investir ce créneau de prix. ' L'an dernier, ils sont même sortis des rayons de hard discount, qui réalisent 50 % des ventes de vin dans le pays. Jusque-là, ils comptaient au moins une ou deux références. ' L'an passé, les prix des CDR, départ cave, s'élevaient à 1,20 euros/l. Quand on rajoute la mise en bouteilles, la logistique et le transport, il est impossible de proposer des vins à moins de 2 euros/col au consommateur. ' D'autres ont pris le relais, à commencer par les VDP français, mais également l'Afrique du Sud, l'Australie et le Chili.
Pour maintenir une présence dans le pays, Inter-Rhône a orienté ses actions vers les hypermarchés classiques, les cavistes et les restaurateurs. ' L'image des CDR est assez bonne dans ces circuits , expose Bertrand Michat, directeur des ventes en Europe de la Maison Bouachon, basée à Châteauneuf-du-Pape. Mais ils rencontrent la concurrence des régions plus réputées Toscane, Rioja...) ' La situation de l'AOC pourrait rapidement changer. Les cours ont beaucoup diminué, au point d'amener les opérateurs à revoir leur position. ' Si une enseigne comme Aldi, leader de sa catégorie en Allemagne, ouvre la porte aux vins de l'appellation, les autres distributeurs devraient suivre ', expose Dominique Toillon.