On ne se contentera pas de vérifier un résultat, annonce Gérard Boesch, président de la commission agrément, mais aussi que tous les moyens ont bien été mis en oeuvre pour l'atteindre.
L'Inao prépare une réforme très profonde de l'agrément. A l'avenir, il ne se résumera plus à la dégustation de label. Déjà, l'Inao l'a complétée du contrôle des conditions de production. L'institut veut encore étoffer sa procédure pour la rendre plus efficace. Il a chargé une commission de faire des propositions. Celle-ci les a présentées au Comité national les 8 et 9 juin, qui les a approuvées. ' Tous les opérateurs devront être identifiés auprès de l'Inao ', explique Gérard Boesch, président de la commission agrément. Cette identification concernera les viticulteurs, les vinificateurs et les embouteilleurs. L'institut leur délivrera un certificat d'aptitude à produire de l'AOC.
Avant cela, l'institut vérifiera qu'ils disposent d'un outil de production satisfaisant, et qu'ils respectent le cahier des charges relatif à leur activité. Les cahiers des charges préciseront s'il faut ébourgeonner ou non, l'espacement entre deux grappes sur un même pied, les règles de pressurage, l'équipement minimal en froid... ' Chaque appellation devra préciser ce qui est important pour sa typicité ', explique Gérard Boesch. Le contrôle des vins aura lieu, lors des transactions en vrac, sur le lot mis en vente, et à la mise en bouteilles. Un même vin pourra donc être dégusté et analysé deux fois. Ces contrôles auront lieu par sondage, comme ceux des vignes ou des chais. Ils ne seraient systématiques que dans les appellations volontaires.
L'avis de la commission de dégustation ne sera plus prééminent. Il sera pris en compte par la commission chargée de délivrer l'agrément, comme les autres informations disponibles sur l'entreprise et le lot considéré. Il devrait donc y avoir une nette séparation entre les instances de contrôle et celles chargées de prononcer les sanctions. Ces dernières seraient graduelles. Elles iraient de la sommation à réaliser des améliorations jusqu'au retrait de l'aptitude à produire de l'AOC. Ce schéma sous-entend que tout vin d'une entreprise reconnue apte à produire de l'AOC serait une AOC, sauf preuve du contraire. Ce serait un renversement complet par rapport à la situation actuelle où un vin n'est rien tant qu'il n'a pas subi, avec succès, l'épreuve du label.
Ce projet doit encore être finalisé. Mais le principe général d'un contrôle à tous les maillons de la chaîne de la production et du conditionnement d'une AOC, ne devrait plus être remis en cause. Lors d'un colloque à Vinexpo, René Renou, président du comité du vin de l'Inao, a affirmé que les orientations définitives seront prises à la fin de l'année. ' Nous voulons être prêts pour la récolte 2006. ' L'institut a du pain sur la planche et les vignerons risquent d'avoir à payer plus cher pour financer tous ces contrôles !