Le dérapage continue. Lors du premier semestre de l'année, nos exportations ont à nouveau reculé.
La dernière livraison de l'enquête menée par l'Inra et l'Onivins montre que les consommateurs réguliers de vin continuent de disparaître et d'être remplacés par des abstinents. De quoi reprendre un coup au moral. De quoi renforcer les arguments de ceux qui prônent la baisse des rendements. Puisque nos débouchés régressent, reculons pour ne pas sombrer sous l'accumulation des stocks !
N'est ce pas le bon sens ? On fait le compte de ce qu'une région sait vendre. On divise ce volume par la surface en production. On trouve le rendement nécessaire et suffisant pour approvisionner les marchés. C'est d'une simplicité biblique. Malheureusement, cela ne peut pas fonctionner bien longtemps. A vouloir suivre ainsi l'érosion des marchés, on entraîne tout le monde par le fond sous prétexte de répartir les efforts. Le Roussillon en a fait l'expérience avec ses rivesaltes. Qu'y a-t-il gagné ? Rien. Il a découragé les plus entreprenants d'investir dans les vins doux naturels. La France souffre d'un manque d'agressivité commerciale. La potion qu'on lui administre ne fera qu'aggraver son mal. Comment pourrait-il en être autrement lorsqu'on prive de marchandise ceux qui savent vendre ! Dans les régions en surproduction, il faut au plus vite arracher des vignes. Il faut convaincre et aider des producteurs à trouver une autre voie, dès lors qu'ils n'ont plus les moyens ou l'envie de satisfaire aux exigences actuelles. Il faut reconquérir les marchés perdus.
Car le seul moyen de retrouver la prospérité, c'est de séduire une clientèle nombreuse. On trouvera bien alors celle qui est prête à payer le juste prix.