Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 2005

Le repas des vendanges : une tradition maintenue au domaine Huet

La vigne - n°169 - octobre 2005 - page 0

Au domaine Huet, à Vouvray, la famille Pinguet veille au confort des troupes et offre de bons repas pour souder les vendangeurs.

Chiffonnade de crudités et fromage de chèvre sur toast, poulet grillé et haricots verts, gâteau de semoule : voilà le menu partagé, ce lundi 3 octobre, par les trente-cinq vendangeurs qui effectuaient leur première journée au domaine Huet, à Vouvray (Indre-et-Loire). ' Le premier jour, on fait toujours simple, le temps de prendre nos marques ', explique Françoise Pinguet, la maîtresse de maison. Depuis la création du domaine en 1928, on soigne la variété des menus, la quantité et la qualité des mets proposés.
Seul changement de taille, on ne reçoit plus les vendangeurs dans la maison familiale, mais dans une ancienne orangerie, refaite il y a six ans et équipée d'une cuisine collective.
Après quatre heures de travail, les salariés du domaine et les vendangeurs occasionnels mettent enfin les pieds sous la table. Ils ont une bonne heure de pause, café compris. ' La vendange est un travail physique. Il est important que les vendangeurs soient bien nourris ', explique Françoise Pinguet. Et lorsqu'il fait froid, les cuisinières les réconfortent en leur apportant, vers 10 heures, du café ou du vin chaud dans les vignes.
Au-delà du respect de cette sympathique tradition familiale, le maître des lieux, Noël Pinguet, voit l'occasion de créer de la cohésion. ' Au bout de quelques jours, on a un véritable groupe. A chaque repas, on propose un vin du domaine pour que les vendangeurs sachent pourquoi ils trient dans les vignes. Si on a un noyau qui revient chaque année, c'est peut-être à cause des repas que nous servons ! '

Pot-au-feu, blanquette, bourguignon, boeuf mode... toute la cuisine traditionnelle défile depuis des années au menu des vendangeurs. ' On a seulement arrêté la tête de veau ', explique Françoise. C'est la seule concession à l'air du temps. Pas question de céder à la tentation du plat industriel.
Après avoir nourri les salariés pendant trente-deux ans, Françoise Pinguet, la fille de Gaston Huet, a décidé de rendre son tablier. Cette année, elle a embauché une cuisinière, en plus des deux assistantes qui l'aidaient habituellement. Venue de Provence, Hélène Théry apporte ses propres recettes : paella, couscous, boulettes de boeuf au cumin...

Mais l'esprit ne change pas. ' On ne lésine ni sur la qualité, ni sur la quantité, même si cela représente un coût ', résume Françoise Pinguet. Un repas approche les 8 euros. Le domaine ne le facture pas à ses vendangeurs, alors que la convention collective prévoit 6,03 euros par déjeuner : ' Certains salariés préféraient manger un sandwich pour gagner plus. On a donc renoncé à cette retenue pour ne pas mettre en péril la cohésion de l'équipe ', explique Noël Pinguet. Veau marengo, lasagnes au saumon et épinards, tartes aux pommes, charlottes... sont prévus pendant les quatre semaines de vendanges. Et ' chaque plat repassera deux fois '. Lorsqu'ils quittent le réfectoire, les vendangeurs tapent parfois aux carreaux de la cuisine pour dire que le menu leur a plu. Les cuisinières ont alors la certitude qu'elles participent à la réussite des vendanges.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :