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Des vendanges sereines

La vigne - n°169 - octobre 2005 - page 0

Malgré quelques épisodes pluvieux, le climat a été favorable à une longue maturation. L'état sanitaire est resté impeccable.

Un tout petit peu de pluie, beaucoup de soleil, voire du vent. Les conditions climatiques de septembre ont été favorables dans presque toutes les régions. Elles ont permis une bonne maturation sans développement de pourriture. ' J'ai rarement connu des vendanges qui se passaient aussi bien ', résume Olivier Grandjean, du Centre oenologique de Bourgogne. ' On a pu attendre la maturité des cabernets et des cots ', se réjouit Céline Brossier-Davias, du laboratoire Oenofrance de Touraine. Dans le Médoc, ' certains domaines avaient commencé à ramasser les merlots, puis se sont arrêtés pour reprendre la récolte à maturité phénolique, début octobre ', explique Christophe Coupez, du Centre oenologique de Pauillac. Les cabernets, un peu plus en avance, devaient être récoltés dans la foulée. En Champagne, le temps sec et ensoleillé, allié à des nuits fraîches, a limité la progression des foyers de pourriture.

Dans le Midi, le début des vendanges a été moins serein. Les grosses pluies des 8 et 9 septembre y ont fait des dégâts, mais le bilan est loin d'être catastrophique. ' La grêle a balayé quelques parcelles sur une ligne allant de Villeneuve-Minervois à Puichéric, et pas mal de parcelles ont été ravinées ', concède Christophe Roux, de l'Institut coopératif du vin, à Trèbes (Aude). Il est tombé entre 150 et 300 mm, en deux ou trois fois. ' Il y a eu très peu de vignes limonées et les viticulteurs en ont fait du jus de raisin ou du moût concentré, poursuit-il. Quant aux vignes ensevelies sous les eaux, leurs sols ont rapidement ressuyé. '
Le vent s'est mis au nord trois jours après la pluie, séchant les sols et les raisins. ' Cet épisode a surtout désorganisé les chantiers de récolte ', constate Jacques Rousseau, à l'Observatoire du millésime de l'ICV. Dans les zones précoces, c'était la grosse semaine de ramassage. On a dû mettre les bouchées doubles. ' Malgré cela, les pluies ont été plutôt bénéfiques. Elles ont enrayé la concentration des raisins et permis une bonne fin de maturation, notamment des polyphénols. ' Même chose dans les Côtes du Rhône méridionales, où planait aussi le spectre de 2002. Le vent a soufflé plus de trois semaines après la pluie. Il a permis d'attendre sereinement la maturité phénolique. La pourriture n'a pas pu s'installer.
Seule la Provence a eu des soucis. Il a fallu courir pour que la pourriture n'ait pas le dessus. La région a en effet connu une longue phase de pluie du 10 au 20 septembre, suivie de quinze jours de temps chaud sans vent. ' On ne fera pas les rouges du siècle, mais les blancs et les rosés seront corrects ', se console Olivier Naslès, du laboratoire Aix OEnologie à Aix-en-Provence.
Début octobre, la Champagne, la Bourgogne, le Beaujolais, le Jura, la vallée du Rhône et le pourtour méditerranéen avaient fini de vendanger.

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