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L'autoguidage vous conduit... vers un gain de temps et d'argent

La vigne - n°169 - octobre 2005 - page 0

El Guida garde le tracteur dans le rang, sans que l'usager ait à tenir le volant. L'Acolyte 150 se recentre indépendamment du tracteur. Jean-Marie Sigaud a créé son propre châssis autoguidé. Ces matériels ont été conçus pour travailler plus vite.

L'autoguidage facilite énormément la conduite du tracteur, et permet soit d'aller plus vite, soit de réaliser des passages simultanés d'outils. Pour ceux qui souhaitent se servir de leur propre matériel, Motoculture des Graves propose son appareil El Guida.

Ce matériel se fixe sur les tracteurs, les enjambeurs ou les machines à vendanger. Il est composé de deux rouleaux latéraux, chacun étant monté sur un bras extensible. Lorsque le tracteur est au milieu du rang, chaque rouleau doit être à 5 cm des ceps. Dès que l'un touche la vigne, la direction est corrigée grâce à l'envoi d'un flux d'huile. El Guida est installé par l'entreprise sur le tracteur et vaut 2 000 euros. Il n'a pas encore d'utilisateur mais, selon l'entreprise, ' une fois dans le rang, il n'y a plus besoin de tenir le volant. C'est moins fatigant et on gagne du temps '.
L'entreprise Boisselet a développé un porte-outils autoguidé. Son Acolyte 150 s'attelle derrière un tracteur interligne et passe dans des vignes plantées à 1,50 m minimum. Il enjambe un rang, ce qui lui permet de travailler des deux côtés de la ligne des souches et sur deux moitiés d'interrangs. Le châssis est autoguidé grâce à des palpeurs hydro-électriques. Il vaut environ 20 000 euros, avec interceps et griffes.
Pierre-Yves Jouanon, viticulteur, à Salleboeuf (Gironde), s'en est équipé en juin. Il travaille la ligne des souches, l'interrang étant enherbé. Il utilise deux interceps ensemble : le Discomatic (rotatif avec disque) et le Pétalmatic (rotatif avec disque concave en forme de pétale). Il apprécie le concept de l'Acolyte, mais souligne qu'il n'est pas encore au point : ' Nous avons eu des problèmes. Après deux heures de fonctionnement, l'appareil se bloquait et l'autoguidage ne fonctionnait plus. L'entreprise a même dû nous prêter son prototype . ' Selon Boisselet, ce problème provient du bloc de distribution : ' Il nous a été livré non conforme au cahier des charges, explique Fabrice Dulor, directeur commercial. Nous avons dû attendre le retour de congés de notre fournisseur pour le changer. Pendant ce temps, l'autoguidage ne fonctionnait pas bien. ' Mais Pierre-Yves Jouanon souligne que lorsque le circuit hydraulique ne tombe pas en panne, l'Acolyte permet d'aller beaucoup plus vite qu'avec un outil classique.

Jean-Marie Sigaud, viticulteur à Prayssac (Lot), a mis au point un porte-outils autoguidé en 1992. Il se place sur l'attelage trois points du tracteur, et est constitué d'un parallélogramme avec une barre coulissante. Les outils se fixent dessus : prétailleuse, épampreuse mécanique et effeuilleuse. Le cadre est doté d'un système d'autoguidage électromécanique, tiré d'une machine à vendanger Alma.
' Les outils sont toujours parfaitement positionnés, se félicite-t-il. Il faut juste jeter un coup d'oeil de temps à autre dans le rétroviseur . ' Le porte-outils est également équipé de deux vérins hydrauliques. Le premier sert pour la correction du dévers, le second au réglage de l'inclinaison vers l'avant ou vers l'arrière. Ces deux commandes nécessitent un débit hydraulique de 15 à 20 l/min. Jean-Marie Sigaud prévient que pour utiliser un tel porte-outils, il faut un tracteur ayant un bon débit. La prétailleuse nécessite entre 35 et 40 l/min pour fonctionner, en plus des 15 à 20 l/min des vérins. Cela fait donc 50 à 60 l/min.

Grâce à cet engin, Jean-Marie Sigaud passe ses outils deux fois plus vite qu'avant : sa prétailleuse va à 6 km/h, son épampreuse à 6 km/h dans les zones où il y a des complants, et à 8 km/h dans les autres zones. Enfin, il effeuille de 3,6 km/h dans les pentes, à 4,5 km/h à plat.
Outre l'énorme gain de temps réalisé, Jean-Marie Sigaud estime que le porte-outils diminue les erreurs de conduite, sauf quand une électrovanne se coince. Il ralentit l'usure de ses outils et abaisse donc les frais : ' Avant, nous utilisions à peu près quatre jeux de lanières par an pour l'épampreuse. A présent, il faut juste le changer à la fin de la saison. ' Il n'a pas constaté de hausse de consommation de gasoil du tracteur, et les coûts d'entretien du porte-outils sont négligeables.
Ce viticulteur a adapté d'autres matériels. Il estime que cela lui fait économiser près de 23 000 euros/an.

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