Les exploitations mixtes pourront déclarer 130 hl/ha sur leurs parcelles de vins de table, les autres autant qu'elles veulent.
Cette année, les exploitations ne produisant que des vins de table (VDT) pourront en déclarer autant qu'elles le veulent. Elles ne seront pas privées des aides européennes à l'enrichissement ou au stockage si elles dépassent 100 hl/ha. Les exploitations mixtes pourront récolter 130 hl/ha dits ' vinifiables ' sur leurs parcelles de vins de table. Pour celles qui produisent des vins de pays (VDP) et des VDT, l'affaire est entendue. Cependant, pour celles qui produisent des AOC et des VDT, il reste à obtenir l'accord de l'Inao. Jusqu'à présent, les domaines mixtes étaient plafonnés à 100 hl/ha de VDT ou 90 hl s'ils faisaient des VDQS.
On parle de rendements ' vinifiables ', car les 130 hl/ha ne sont pas commercialisables. Ce sont des vins, des non-vins (moûts concentrés, jus de raisin...), des bourbes ou des lies. Les coopératives méridionales espèrent ainsi récupérer le marché de la distillation d'alcool de bouche (article 29 du règlement de l'OCM du vin). Chaque année, l'Union européenne reconduit un budget pour acheter près de 12 Mhl de vins et les transformer en brandies. Elle paie les producteurs 2,488 euros/°hl. Jusqu'alors, ce prix n'intéressait pas les Français, contrairement aux Espagnols et aux Italiens.
Pour inciter les caves à distiller des vins, les responsables méridionaux ont imaginé une contrainte. Chaque hectolitre de VDT produit au-delà de 100 hl entraînerait une mise en réserve de VDP par l'Anivit. Cette réserve serait débloquée, à condition d'envoyer 2 hl à la distillation. Voilà l'idée évoquée fin septembre. Mais il n'était pas sûr qu'elle soit légale, car la distillation article 29 est facultative.
Début octobre, les réflexions étaient toujours en cours. Les responsables s'étaient engagés devant le ministre à faire en sorte que l'augmentation des rendements des vins de table ne se solde pas par de nouveaux excédents.