Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 2005

Assemblage

La vigne - n°170 - novembre 2005 - page 0

L'idée de créer des vins de cépage de France est en passe de se concrétiser. Le conseil des vins de pays de l'Onivins devait l'examiner le 9 novembre. Deux jours plus tôt, on ne voyait pas qui pouvait encore s'y opposer. Même Jacques Gravegeal, président du Syndicat des vins de pays d'Oc, qui l'a longuement combattue n'y était plus hostile. De quoi s'agit-il ? De permettre à des négociants d'assembler des vins de pays de cépage de différentes origines, parfaitement labellisés, afin de les vendre sous la dénomination vignobles de France. Seuls des opérateurs agréés auraient le droit de faire ces assemblages. Pour cela, ils devront convaincre l'Anivit de la valeur de leur projet, expliquer comment ils comptent séduire les consommateurs et payer les producteurs. Ils devront acheter une partie de leurs vins selon des contrats de trois ans, faisant référence aux coûts de production. Que demander de plus ? L'assurance que l'assemblage d'un sauvignon du Midi et d'un sauvignon du Val de Loire aura plus de valeur que les deux vins d'origine ? La garantie qu'il s'en vendra plus ? On n'en saura rien si on ne se jette pas à l'eau. La réponse appartient aux acheteurs internationaux et aux consommateurs étrangers. En attendant, l'idée suscite des craintes bien compréhensibles. Elle est à contre-courant du principe de l'attachement intime d'un vin à son terroir d'origine. Ce principe a longtemps enrichi la viticulture française, étant seul garant de qualité et d'identité. Mais il a atteint ses limites. Il faut de nouvelles initiatives. Celle qui nous est proposée consiste à remettre à l'honneur un savoir-faire que le négoce revendiquait avant de se mettre à singer la production : celui de l'assemblage.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :