Les bordeaux rosés et clairet décollent

La vogue favorable aux vins rosés profite aussi aux Bordelais. Dans un contexte de crise, les opérateurs ont vu dans ce segment de marché un axe de diversification intéressant. Entre 2001 et 2004, les surfaces déclarées en AOC Bordeaux rosé ont fait un bond. Elles sont passées de 2 000 à 3 500 ha. Le Clairet, ' le rosé de Gironde ', n'est pas en reste : sur la même période, les surfaces déclarées dans cette appellation ont doublé. Elles avoisinent désormais 1 000 ha. Selon les déclarations de récolte de 2004, les rosés de Bordeaux (AOC Bordeaux rosé et AOC Clairet confondues) flirtent désormais avec les 235 000 hl, contre 150 000 hl en 2001.
Corollaire de cet essor, ces vins affichent une présence accrue dans les différents circuits de distribution, notamment en grandes et moyennes surfaces. ' Aujourd'hui, la plupart des magasins proposent des AOC Bordeaux rosé dans leur offre, ce qui n'était pas le cas il y a quatre ou cinq ans, explique Michèle Vernoux, responsable des relations publiques au Syndicat des bordeaux et bordeaux supérieurs. Quant au clairet, il reste encore majoritairement diffusé en Gironde, mais on commence à en trouver dans d'autres régions, notamment lors des foires aux vins. ' La restauration s'ouvre aussi de plus en plus. Le hors-domicile (restauration et bars à vin) représenterait 40 % des volumes commercialisés de rosés de Bordeaux. A l'exportation (16 % des volumes commercialisés), les ventes restent encore cantonnées à l'Europe du Nord.
D'autres marchés sont à l'étude. ' Il semblerait que les Chinois apprécient le goût du clairet, se félicite Yves d'Amécourt, vigneron et secrétaire général du syndicat. ' ' Les différents metteurs en marché ont fourni d'importants efforts pour imposer et étendre la diffusion de ces produits, poursuit le responsable. Les négociants, par exemple, ont lancé des marques en grande distribution. ' Jusqu'à présent, lorsqu'il pensait aux rosés, le consommateur avait d'autres régions en tête. ' Aujourd'hui, il découvre ceux de Bordeaux ', souligne Yves d'Amécourt. Après avoir surfé sur la mode de la couleur, le syndicat souhaite communiquer sur les particularités du clairet, plus foncé que le bordeaux rosé.