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Copeaux : ' Une utilisation plus souple que le fût '

La vigne - n°170 - novembre 2005 - page 0

Au château La Rèze, Louis Andrieu et Iain Munson, son winemaker, utilisent des copeaux pour répondre à la demande de certains clients. Ils y gagnent en sucrosité, pas forcément en arômes.

'Depuis dix ans, des winemakers anglais ou australiens tournent dans le vignoble et préconisent les copeaux. ' Ils expliquent que cela permet de boiser les vins à un coût moindre qu'avec un fût de chêne. Mais ce n'est pas ce qui a décidé Louis Andrieu, viticulteur au château La Rèze, à Azille (Minervois). Il s'est lancé parce qu'un de ses clients le lui a demandé, il y a cinq ou six ans. ' Honnêtement, ça me gêne un peu, avoue-t-il. Mais je fais ce que mes clients demandent. '
Dans un premier temps, il se contente de faire ce que veulent ses acheteurs, en terme de dose ou de moment d'apport. Il achète des copeaux peu chers, par sacs de 500 kg, qu'il garde trois ans.
Pour les vendanges 2003, il s'adjoint les services de Iain Munson, winemaker britannique qui vinifie dans les deux hémisphères. Depuis, Iain Munson revient chaque automne, pour les vinifications. En arrivant au château La Rèze, il sélectionne une meilleure qualité de copeaux. ' Quand je suis arrivé, je devais laver les copeaux à l'eau tiède avant de les utiliser. ' Maintenant, la qualité proposée sur le marché a bien progressé. Les copeaux sont fabriqués pour la vinification. Ce ne sont plus des sous-produits comme c'était parfois le cas.
Dans le même temps, Iain Munson affine l'utilisation des copeaux. Ce sont pour lui de véritables outils technologiques pour les vins de moyenne gamme. ' C'est beaucoup moins cher. Pour le haut de gamme, le mieux reste la barrique. ' L'utilisation des copeaux est aussi plus souple que celle des barriques. Ils lui permettent de réaliser des assemblages de bois dès les vinifications.

' Cette année, sur les chardonnays, j'ai fait l'essai de rajouter du bois frais, aux deux autres bois, toastés, l'un américain, l'autre français. Le bois frais fait ressortir un peu plus le fruit. '
Sur les rouges, les copeaux permettent plus de choses que les barriques. ' On peut les utiliser dès la vinification, ce qui donne un boisé mieux fondu, plus intéressant qu'en élevage. ' Si le client demande un vin vraiment marqué par le bois, il les incorpore au décuvage. Aujourd'hui, Iain Munson décide des moments d'ajout et du type de copeaux, selon le profil recherché. Le château La Rèze ne se contente plus d'appliquer une recette fournie par un acheteur.
' Je ne comprends pas que les copeaux ne soient toujours pas autorisés ', s'indigne Louis Andrieu. Cela lui permettrait de répondre aux demandes des clients étrangers et d'adapter le vin à la demande du marché. ' On ne fait pas des rouges pour l'Allemagne comme pour le Royaume-Uni ', conclut-il.

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