'La désalcoolisation est une pratique oenologique autorisée et couramment utilisée dans le Nouveau Monde. Elle est reconnue par l'OIV. De plus, l'accord sur le commerce du vin, signé entre l'Europe et les Etats-Unis, autorise l'importation, sur le marché européen, de vins américains désalcoolisés. Il serait impensable que les producteurs français n'aient pas le droit d'utiliser cette technique pour fournir les vins plus légers en alcool que réclame le marché international. Depuis une vingtaine d'années, l'évolution des techniques culturales et le réchauffement climatique ont conduit à augmenter très significativement la richesse alcoolique de nos vins, à tel point que les arômes sont parfois moins perceptibles. Or, aujourd'hui, bon nombre de consommateurs sont effrayés par des degrés élevés. Ils recherchent des vins plus digestes, mieux adaptés aux modes de consommation moderne. La lutte contre l'alcoolémie au volant ne peut qu'encourager cette tendance. Nous devons nous adapter à ces évolutions. Si nous nous accrochons à une définition immuable du vin, la France ne produira plus que des vins du passé, réservés à une élite et notre vignoble se réduira comme peau de chagrin. La diminution du degré alcoolique des vins n'est pas une dénaturation du vin plus que ne l'est la chaptalisation. Elle n'ajoute rien au vin, elle retranche de l'alcool par des procédés physiques reconnus. Ne nous privons pas d'une nouvelle technique, qui permettrait à la France de diversifier sa production viticole et de se battre, à armes égales, avec ses concurrents sur des marchés internationaux qui sont en train de nous échapper. '