Au domaine des Oullières, Mireille Collomb a opté pour le synthétique, qui lui permet d'allier performance de bouchage et esthétique.
'Le liège est un matériau naturel, qui réserve quelquefois des surprises en terme de qualité. ' Mireille Collomb, viticultrice au domaine des Oullières à Lambesc (Bouches-du-Rhône), cherche depuis longtemps à résoudre ce problème. Pour les vins haut de gamme, destinés à être conservés une dizaine d'années, elle a gardé un bouchon en liège naturel. Pour les autres, elle a mené des essais, testant le colmaté, l'aggloméré, ou un composite avec rondelles. ' Ce dernier m'a donné de bons résultats ', reconnaît Mireille Collomb.
Mais cela ne lui suffisait pas. Elle souhaitait une réelle adaptation du bouchon à l'habillage des vins de rotation rapide. Il y a deux ou trois ans, elle a commencé à s'intéresser aux bouchons synthétiques. ' Ils devenaient visuellement plus sympathiques et ne se contentaient plus d'imiter le liège. J'ai fait des essais avec un premier fournisseur et j'ai obtenu de très bons résultats de bouchage ', explique Mireille Collomb.
Cette année, elle a entièrement retravaillé sa gamme. ' Je n'avais aucune cohérence dans mes étiquettes. J'ai fait appel à un cabinet d'audit et un cabinet de design qui m'ont aidée. '
Elle propose désormais quatre étiquettes, de couleurs différentes : orange pour les vins de pays de la gamme Plaisir, violet pour les coteaux-d'aix de la gamme Brillant, gris et bordeaux pour les vins de garde. Les deux premières catégories sont appelées à recevoir les bouchons synthétiques. Elle a essayé ceux de la marque Gültig, car l'entreprise offre des livraisons rapides et répond à de petites commandes. ' Surtout, ils proposent des couleurs parfaitement assorties à mes étiquettes. Je voulais un bouchon plus 'peps' pour les jeunes. Je trouve sympathique, sur un vin de convivialité, d'avoir un bouchon coloré. ' Le synthétique s'intègre dans la démarche marketing. Il permet des fantaisies avec de très bonnes performances de bouchage. A terme, 100 000 cols sont destinés à être bouchés ainsi chaque année. Pour son essai, Mireille Collomb a conditionné 60 000 bouteilles.
Ses clients ont plutôt bien réagi. ' Il y avait de quoi appréhender ', reconnaît-elle. Le plastique pouvait choquer. Mais comme elle vend beaucoup en direct, elle peut justifier son choix. ' J'explique à mes clients que ces vins sont à consommer dans les deux ans, compte tenu des essais. Je leur dis aussi qu'ils n'auront pas de problème de goût de bouchon, ni de poussière de liège qui tombe dans la bouteille au débouchage. Les restaurateurs y sont sensibles. Finalement, ça se passe plutôt bien. '