La maturité phénolique a pu être atteinte partout, sans nuire aux arômes. Ils sont plus typiques qu'en 2003.
'Il a fallu beaucoup patienter pour atteindre une bonne maturité phénolique, remarque Pierre Guérin, au laboratoire de l'interprofession de Bergerac. Il a donc fallu décuver tôt pour ne pas extraire trop de tanins et faire son deuil des faibles teneurs en alcool ', résume-t-il.
Malgré ces difficultés techniques, 2005 sera un très bon millésime partout. ' Dans le Beaujolais, c'est l'un des meilleurs de ces dix dernières années ', selon Florence Hertaut, au Comité de développement. ' Une très belle année pour les rouges, se réjouit Frédéric Roche, au laboratoire oenologique Charlot, en Indre-et-Loire. Les couleurs sont magnifiques et les tanins soyeux. L'acidité apporte un bon équilibre et les arômes sont plus typiques qu'en 2003. ' Ce constat, la plupart des techniciens l'ont fait cette année. La lenteur des fermentations semble avoir favorisé la finesse aromatique.
Le pourtour méditerranéen est moins gâté. Il a vinifié deux types de vins cette année, en fonction des épisodes pluvieux. Les cépages précoces comme le merlot ont reçu les pluies violentes de début septembre en pleine maturité. Ils ont donné des vins dilués, alors que les cépages plus tardifs ont pu sécher et atteindre une très bonne maturité. En Provence, ce sont surtout les pluies de fin septembre qui ont posé des problèmes.