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Emploi : ' J'ai embauché mes saisonniers '

La vigne - n°170 - novembre 2005 - page 0

En quinze ans, Cécile Bernhard est passée de 6 à 18 ha et s'est convertie en bio. Pour faire face à ses besoins en main-d'oeuvre, elle a fait appel à différents statuts de salariés.

'Trouver du personnel n'a jamais été un souci. J'ai toujours su anticiper les besoins ', confie Cécile Bernhard, viticultrice à Châtenois (Bas-Rhin). Jusqu'en 2001, elle était installée en nom propre. Depuis, elle s'est associée en EARL avec son fils Pierre, venu prendre en charge les vinifications et la vente.
A la fin des années quatre-vingt, elle est presque seule pour s'occuper de 6,3 ha. Elle désherbe chimiquement ses vignes. Un ou deux salariés occasionnels viennent lui donner un coup de main. Cela lui suffit à boucler les travaux de l'année. C'est également l'époque où elle accueille comme stagiaire, Thierry, un fils de viticulteur. Après son stage, il demande à rester à temps partiel sur l'exploitation. Cécile Bernhard accepte. Elle voit poindre le jour où elle ne maîtrisera plus la charge de travail, parce qu'elle s'agrandit, que la vinification et la commercialisation lui prennent de plus en plus de temps.
Aujourd'hui, l'exploitation couvre 18 ha. Thierry est chef de culture. Son temps de travail est annualisé sur 1 300 heures. Il supervise Josiane, Hélène et Laetitia, ouvrières viticoles. Aucune n'est issue du milieu viticole.

' Il s'agit d'anciennes vendangeuses. Nous les avons formées aux travaux de la vigne, à la taille ou au liage par exemple. Laetitia, la dernière arrivée, a participé à la finale du concours régional de taille durant l'hiver 2004-2005. Toutes trois ont maintenant assez d'expérience pour donner l'alerte quand elles remarquent quelque chose d'anormal dans une parcelle ', précise Cécile.
Lors du passage aux 35 heures, elle a annualisé leur temps de travail. Les trois ouvrières bénéficient d'un contrat d'intermittent avec 900 heures garanties par an. Ce contingent peut être augmenté de 20 % selon les besoins de l'exploitation. ' C'est une formule souple qui convient parfaitement. '
Il y a dix ans, Cécile Bernhard a demandé et obtenu l'agrément maître de stage. Depuis, elle accueille des stagiaires, dont le séjour varie entre deux et six mois. C'est un autre moyen pour elle - économique - de compléter ses effectifs. Depuis cette année, elle forme aussi deux apprentis. Julien et Clément, 17 et 16 ans, alternent les cours de BEP au lycée avec les périodes de présence sur l'exploitation.

' Le personnel disponible pour les travaux à la vigne représente environ cinq temps plein, y compris mon mari qui m'aide comme non-exploitant. Mais théoriquement, comme je suis en viticulture biologique, il faudrait un temps plein pour 3 ha, soit six personnes. C'est la main-d'oeuvre familiale qui fournit la différence ', calcule Cécile Bernhard. Pour gérer les pointes de travail, elle fait parfois appel à du personnel de remplacement. Une personne intervient, en général, moins de deux mois par an. La viticultrice a déjà eu recours à l'ANPE, mais aussi à une agence d'intérim, comme au printemps dernier, pour assurer la plantation de ceps à la main.
Pour les vendanges, l'exploitation peut compter sur un noyau d'une douzaine de ' fidèles ', salariés permanents de l'exploitation compris. Le reste des vendangeurs (une vingtaine) est recruté par le bouche à oreille. Certains viennent aussi proposer d'eux mêmes leurs services. ' Je préfère les candidatures spontanées de personnes qui s'intéressent un peu à l'entreprise, qui ne craignent pas le froid ou de se salir les chaussures. J'embauche des personnes que je connais, en qui j'ai confiance, car il est impossible de tout surveiller. ' Parmi les permanents, un seul est payé au Smic.

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