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archiveXML - 2005

Le souffle de Mistral emporte les baies blessées et les déchets

La vigne - n°171 - décembre 2005 - page 0

La ligne Mistral, de Vaucher Beguet, sépare la vendange en trois lots : baies intactes, baies blessées et déchets verts. Ses utilisateurs sont très satisfaits de ses performances. Mais les grandes propriétés attendent une machine deux fois plus rapide.

La ligne Mistral, de Vaucher Beguet, est composée d'une table, qui étale les baies et élimine les déchets les plus volumineux, et d'un trieur automatique. Ce dernier fonctionne avec une tuyère qui produit une lame d'air homogène d'une largeur de 1 m, dont la puissance, la position et l'inclinaison sont réglables. Ce courant d'air balaie les baies et les petits déchets au moment où ils chutent de la table. Il dévie d'autant plus les baies qu'elles sont blessées. Il emporte les déchets végétaux. Un premier séparateur collecte les baies entières ou peu écrasées, un second permet de récupérer celles qui sont très écrasées. Les déchets tombent dans un bac. La position de ces séparateurs est réglable. L'opérateur peut ainsi ajuster le niveau de tri. Cette ligne possède une capacité de traitement de 4 t/ à 6 t/h. Elle est commercialisée à 16 000 euros HT.

Au château Belgrave, à Saint-Laurent-du-Médoc, on vendange manuellement. Ce grand cru classé de 60 ha vise un tri ' zéro défaut '. Avec l'installation d'une ligne Mistral derrière l'égrappoir, Frédéric Bonafous, directeur technique, estime être parvenu à l'élimination de 99,5 % de déchets, soit un gain de deux points par rapport au tri manuel pratiqué auparavant.
' Je suis satisfait de ce système. Il garantit un niveau qualitatif constant en palliant les défaillances humaines. Au bout d'une heure de travail, le personnel devient moins attentif. Nous utilisons maintenant seulement quatre personnes au lieu de six. ' Avec l'économie engendrée par la réduction de personnel, ce vigneron estime que le matériel sera amorti au bout de cinq années, avec une récolte s'étalant sur une quinzaine de jours. ' Pour une structure comme la nôtre, le rapport qualité/prix est très intéressant ', estime-t-il.
C'est aussi l'avis de Bruno Richard, du château Tour Bayard, à Montagne-Saint-Emilion. ' Le résultat est spectaculaire et nous n'avons besoin que de deux personnes sur la table où sont vidées les cagettes. ' Sur cette exploitation, l'achat de la ligne Mistral s'est inscrit dans le cadre de la rénovation de la réception de la vendange. ' Auparavant, les raisins étaient déversés dans un conquet enterré, puis remontés dans l'égrappoir par une pompe à ogive, qui triturait des baies ', se souvient ce vigneron, sur 10 ha. Il fallait trois personnes pour trier à la benne. Maintenant, les grappes sont triées sur table par deux personnes. Après l'égrappage, la ligne Mistral réalise un second tri. Bruno Richard souligne l'intérêt de la lame d'air qui trie, mais assèche les grains. Il insiste aussi sur la facilité d'entretien. ' Un simple nettoyage au jet d'eau et à la brosse est suffisant. '
Frédéric Bonafous souhaite que le constructeur revoie à la hausse la puissance de la soufflerie. ' Cette modification serait intéressante pour certains millésimes où nous récoltons des grains plus volumineux. ' Pour Bruno Richard, une augmentation du flux d'air ne s'impose pas. ' Nous n'avons jamais utilisé la pleine puissance et les gros grains du malbec ne m'ont pas posé de problème particulier. '

Dans la Napa Valley (Californie), Pierre Seillan, vigneron-oenologue du groupe Kendall Jackson, a utilisé, en 2005, une ligne Mistral pour trier 350 t de vendanges manuelles, à Vérité Winery. Il souhaite plus de puissance pour une autre raison. ' Cela améliorerait la qualité du tri. Des grains sains seraient éliminés mais, pour nous qui recherchons un résultat parfait, une perte allant jusqu'à 1 % est sans importance. ' Il émet un avis positif sur ce matériel, mais aimerait un modèle capable de trier de 10 à 15 t/h de vendange mécanique avec trieur embarqué. ' Ce serait l'idéal pour intervenir vite sur de grandes surfaces au moment de la maturité. '
Frédéric Chabaneau, responsable des 100 ha des châteaux Bois Chantant et Bois Pertuis, du groupe Bernard Magret, partage cette opinion. ' Avec la machine à vendanger New Holland et l'égreneur Socma, la cadence de tri de la ligne Mistral est trop lente. Nous sommes à 5 t/h alors que nous aurions besoin du double. ' Il apprécie ses performances, mais remarque que ' la qualité du résultat final n'est pas liée uniquement à ce matériel. Il apporte une amélioration certaine, mais c'est toute la chaîne de tri, depuis la machine à vendanger, qui compte. '

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