La Vigne présente ses meilleurs voeux à tous ses lecteurs. Qu'après deux années de doute et de récession, 2006 ramène la prospérité ! Déjà l'espoir renaît. Dans les Côtes du Rhône, les cours se redressent de manière spectaculaire. Dans le Midi, les prix des vins de table et des vins de pays se tiennent enfin. On respire. Ces deux régions ont équilibré leurs stocks en distillant leurs excédents ou en ayant décidé de le faire. Les Côtes du Rhône ont également fait preuve d'imagination pour apporter 16 millions d'euros au vignoble et fixer un prix plancher, sans déroger aux règles de la concurrence, ni imposer de diktat aux négociants. Ce faisant, l'interprofession et les banques ont démontré leur confiance dans l'avenir. Le marché étant assaini et le millésime excellent, il n'en fallait pas plus pour que la braderie cesse.
Mais rien n'est résolu. Car le redressement tient également à la petite récolte 2005. Dans les Côtes du Rhône, elle est l'une des plus basses depuis vingt ans. Les exploitations ne pourront pas établir leur rentabilité sur cette base. Elles devront produire davantage.
En aval, il faudra conforter les débouchés, continuer à rendre l'offre plus claire, plus jeune et plus attractive. Il faudra renforcer le contrôle de la qualité, dont les défaillances ont aggravé la crise des AOC. Toutes les appellations régionales sont face à ces défis. Maintenant que l'Europe a autorisé les copeaux, elles doivent aussi trancher quant à leur identité. Sont-elles définies par des modes de culture et de vinification, ou par le style de leurs vins et une garantie de qualité et d'origine ? La Vigne forme le voeu que tout le monde franchisse cette nouvelle année en secouant la poussière accumulée au nom de la tradition.