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Bordeaux : l'année noire où tout se joue

La vigne - n°172 - janvier 2006 - page 0

L'arrivée du millésime 2005, reconnu excellent et homogène, ne parvient pas à faire décoller le marché.

Entre août et décembre, la majorité des transactions en vrac a porté sur du 2004. ' Mais les belles qualités étaient déjà parties et les partenariats alimentés. On s'est donc retrouvé sur un marché de basiques. 80 % des vins sont partis au prix unique de 700 euros le tonneau (900 l) ', constate François Lévèque, président des courtiers. Du jamais vu en vingt-cinq ans de métier ! ' On a raté le coche l'an passé. Faute d'avoir épuré nos stocks, cette campagne sera difficile. J'espère que chacun prendra les bonnes décisions en 2006, pour espérer une sortie de crise en 2006-2007. ' Ces propos d'un vigneron, faisant allusion à une nouvelle demande de distillation, reflètent bien l'état d'esprit général. Ceux qui misent sur une reprise rapide sont minoritaires. L'AOC Bordeaux rouge a démarré 2005-2006 avec un disponible évalué à 4,6 millions d'hectolitres (Mhl), dont 2,4 Mhl en stocks à la propriété. Or, la capacité de commercialisation est de 2,2 Mhl. ' Si l'on considère qu'un stock de 1,9 Mhl est normal, on en déduit que 500 000 hl pèsent sur le marché ', calcule un analyste. Dans ce contexte, l'annonce par le syndicat d'un blocus des agréments sur le 2005 pour les transactions inférieures à 1 000 euros/t a été accueillie avec prudence. Pour certains, cela a permis une remontée du cours moyen en décembre (809 euros/t, contre 747 euros/t en novembre). D'autres pointent du doigt les effets pervers de la mesure. ' Les transactions vont être bloquées, et en avril, ce sera la débandade. Les producteurs auront la pression de leur banquier. Tout le monde voudra vendre en même temps ', fait valoir un courtier. Un producteur renchérit : ' On risque d'avoir de faux contrats, car personne n'ira contrôler le montant réel versé au vigneron. De plus, pour ceux qui travaillent plusieurs AOC, je crains des négociations à 1 000 euros pour le rouge, à condition d'accepter 600 euros pour le blanc... ' Début janvier, les transactions sur le nouveau millésime étaient rarissimes. Impossible de savoir si le prix minimal était respecté.

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