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Sud-Ouest Quelques lueurs d'espoir pointent à l'horizon

La vigne - n°183 - janvier 2007 - page 0

Le vignoble du Sud-Ouest continue de souffrir. Sur le marché du vrac, les cours baissent ou stagnent. Pourtant, quelques signes encourageants viennent récompenser les actions engagées par différentes appellations.

« Nous ne vendons plus autant qu'il y a quelques années, mais nous nous battons , déclare Jean-Marie Sigaud, président de l'Union interprofessionnelle des vins de Cahors. Notre appellation se positionnait surtout sur le marché national. Avec la baisse de la consommation, nous devons nous tourner vers l'exportation. C'est nouveau pour nous, mais nous obtenons des résultats intéressants. »
En effet, lors de la dernière campagne, Cahors a réalisé la troisième meilleure progression des appellations françaises à l'exportation. « Nous sommes bien placés sur le marché canadien . » Le souci qui préoccupe l'appellation, c'est la baisse des cours qui ne s'arrête pas. Le prix moyen durant la campagne 2005-2006 est tombé à 70 euros/hl. Par contre, Cahors a interrompu quatre campagnes consécutives de baisse des sorties de chai. De plus, les stocks à la propriété ont diminué. « Avec la qualité des vins en cave, nous ne nous estimons pas en sur-stock », déclare-t-il.
Lors de l'assemblée générale de l'interprofession, en décembre, deux nouvelles mesures ont été présentées pour continuer à relancer les ventes cadurciennes. « Tout d'abord, nous allons créer une société par actions simplifiées, une sorte de négoce qui regroupe et organise l'offre du vrac. Cette SAS facilite les mises en relation entre acheteurs et producteurs. C'est une structure plus souple et plus moderne qu'une coopérative. Il n'y a pas d'engagement en terme de volumes, chacun garde ses responsabilités. C'est très intéressant pour les producteurs qui ont diversifié leur production avec des rosés ou des vins de pays. »
Deuxième action menée par l'interprofession : un nouveau programme de communication qui viendra en plus de celui prévu par le bassin Sud-Ouest. « Nous avons embauché un directeur marketing et nous voulons axer notre campagne sur le malbec, c'est l'une de nos caractéristiques. Nous représentons la deuxième surface mondiale plantée en malbec après l'Argentine. »

« Le souci, c'est le cours du vrac, explique Bernard Petiot, directeur du syndicat d'appellation. Nous avons résisté jusqu'en janvier 2006, mais sous la pression des cours de nos voisins de Bordeaux, Bergerac et Cahors, nous avons fini par plonger aussi. Fin décembre, le cours du gaillac rouge se situait entre 75 et 80 euros/hl, soit 18 % de moins que lors de la campagne 2004-2005, celui du blanc autour de 60 euros/hl. Le point positif concerne les sorties de chai. Nous nous sommes maintenus au niveau de 2005 avec un léger plus. » Les sorties atteignent en effet 173 000 hl fin juillet, contre 169 000 hl un an plus tôt. Les rouges sont en hausse de 4 à 5 %, les blancs doux et les rosés perdent de 5 à 10 %. « Les blancs secs perdent aussi, mais à cause d'une rupture de l'approvisionnement. » Les stocks restent stables et avoisinent les 198 000 hl. L'appellation a procédé à quelques ajustements : « 2 000 à 3 000 hl ont été envoyés à la distillerie par quelques entreprises en sur-stock. De plus, avec notre système de quotas, les vignerons continuent d'ajuster leur production à ce qu'ils commercialisent. Ce système est maintenant bien rodé et bien suivi. Malheureusement, cette année, il n'a pas suffi pour maintenir les cours à leur niveau. »

« De janvier jusqu'à la fin de la campagne, nous n'avons enregistré quasiment aucune transaction en vrac . C'était le calme plat », rappelle Cécile Neihouser, directrice de la Commission interprofessionnelle des vins de Madiran. « Par contre, sur les trois premiers mois de la nouvelle campagne, nous avons déjà eu 30 000 hl d'achats de madiran et 10 000 hl en pacherenc-du-vic-bilh, uniquement en vrac, précise André Beheity, président de l'interprofession. Les négociants attendaient une baisse des cours qui n'a pas eu lieu. Nous sommes restés au niveau de 2004-2005. » Par ailleurs, les vignerons ont ajusté le volume de récolte. « Nous avions placé la barre à 60 000 hl de madiran et le contrat est rempli en partie grâce à la grêle », précise Cécile Neihouser.
Au niveau des stocks à la propriété, la tendance est au maintien, voire à une légère baisse de 1 %. Ceci s'explique par des sorties de chai supérieures à 50 000 hl, mais aussi par le plan de distillation qui a concerné 8 000 hl cette année. « Nous venons de décrocher un gros marché en Suède, c'est une bonne année étant donné le contexte actuel. » Par ailleurs, le GIE Vignerons de Madiran (une trentaine de caves et 80 % de l'appellation) lance une marque commune : 1907. « Il est encore un peu tôt pour juger l'effet de cette union », précise Cécile Neihouser.
Enfin, cerise sur le gâteau pour la région, une étude de la revue scientifique Nature consacre les vins de Madiran comme les meilleurs du monde pour la santé grâce au tannat et à sa teneur élevée en procyanidines. « J'espère que nous allons pouvoir en profiter et avoir quelques retombées », se félicite Cécile Neihouser.

L'une des particularités de Jurançon, c'est qu'il n'y a pas de marché du vrac. Les ventes se font en partie en raisins, mais surtout en bouteilles. « Nous dépendons très peu des courtiers et de la grande distribution , déclare Bertrand Pedeflous, directeur commercial de la cave coopérative, qui produit 66 % des volumes de l'appellation. Sur Jurançon, la clientèle est constituée de particuliers, de restaurateurs et de clients étrangers. Les prix se sont maintenus en 2006, mais rien n'est facile. La vente est plus dure qu'avant, maintenant, il faut beaucoup secouer l'arbre pour récolter les fruits. » La cave et les autres vignerons continuent de miser sur l'accueil des touristes, encore plus cette année pour les 70 ans de l'AOC. « Juste avant Noël, nous allons organiser une vente exceptionnelle de vieux millésimes à des prix raisonnables. Certaines bouteilles auront 25 ans d'âge. Nous attendons plusieurs milliers de clients. »

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