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L'Europe s'autorise les copeaux

La vigne - n°172 - janvier 2006 - page 0

Les copeaux font partie de la liste des nouvelles pratiques oenologiques validée par le Conseil des ministres de l'Agriculture des 20 et 21 décembre. Les appellations françaises doivent décider si elles en veulent ou non.

Un règlement européen du 20 décembre, paru le 28 décembre, autorise six nouvelles pratiques oenologiques. La plupart étaient attendues. Surprise : les copeaux étaient aussi dans la hotte du Père Noël.
' Politiquement, ni la France ni l'Espagne ne pouvaient demander les copeaux ', chuchotent des responsables professionnels. C'est donc l'Italie qui l'a fait, fin novembre. Au cours des discussions, l'Espagne a plaidé pour un étiquetage spécifique des vins élaborés avec des copeaux, suivie par la France, la Hongrie, le Portugal, la Grèce et le Luxembourg. Finalement, le Conseil des ministres de l'Agriculture a adopté la proposition de règlement fin décembre. Les copeaux seront autorisés dès lors que leurs conditions d'emploi auront été définies. Le Comité de gestion des vins doit statuer sur ces règles techniques, sur une éventuelle limitation à certaines catégories de vins et sur l'étiquetage des vins. ' Nous serons très attentifs à cette question d'étiquetage. Il faut que la transparence vis-à-vis du consommateur et l'équité entre les produits soient respectées ', relève Christian Paly, président de la Confédération nationale des producteurs de vins d'appellation (Cnaoc). Ensuite, si les Etats membres ne fixent pas de règles plus restrictives, le règlement européen s'appliquera.
L'Inao va donc devoir rapidement prendre position vis-à-vis des copeaux. ' Le comité national l'a fait dès 1998, rappelle-t-on à l'institut. Il a jugé que c'était incompatible avec l'image d'une appellation. ' Le contexte économique actuel incite plusieurs appellations génériques à les réclamer. Le Syndicat des Bordeaux et Bordeaux supérieur a déjà fait part de sa volonté de les autoriser dans son décret, à l'occasion de la réécriture. En Médoc et Haut-Médoc, ' dans le cadre d'un agrément renforcé, il n'y a aucun risque à autoriser une telle pratique ', estime Francis Etourneaud, le directeur du syndicat. Un viticulteur ' d'une appellation prestigieuse de Gironde ' a même demandé à l'Inao l'autorisation d'expérimenter les copeaux. Le débat va faire rage au sein des appellations. ' La France légiférera sûrement de façon plus restrictive , estime Christian Paly. Reste à savoir où passera la frontière : entre vins de pays et appellations, ou au sein des appellations, en autorisant les copeaux pour les appellations régionales. ' L'Inao risque donc d'être amené à revoir la position tranchée qu'il avait retenue en 1998. Le comité national de février abordera la question.

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