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Bourgogne : priorité à la qualité et à l'exportation

La vigne - n°172 - janvier 2006 - page 0

La Bourgogne n'a pas de plan de réduction de l'offre. Elle travaille à améliorer sa qualité, via la réforme de l'agrément et des aides aux investissements de caves. La filière vient aussi en aide aux exploitants en difficulté avec le Contrat qualité +.

Même si les crus et le chablis se portent assez bien, les régionales de Bourgogne souffrent. Pour les sortir de la crise, la Confédération des associations viticoles de Bourgogne, le conseil régional et l'Etat ont créé un organisme chargé de réfléchir aux raisons de la crise et d'y trouver des remèdes.
Le Comité stratégique régional viticole de Bourgogne est né le 2 février 2005. Il est constitué de dix-sept membres (responsables de la filière, de l'Etat, de la région et des conseils généraux), et a défini plusieurs pistes de travail : la qualité, la compétitivité, l'exportation, la réorganisation de l'offre et la gouvernance.
La première passe par la réforme de l'agrément. Viré-Clessé, une appellation de Saône-et-Loire, Chassagne-Montrachet, Santenay et Volnay, trois villages de Côte-d'Or, vont expérimenter l'agrément en bouteilles sur les millésimes 2005 et 2006. Cette nouvelle procédure comportera des visites de vignes et de chais si nécessaire. Le but est d'avoir une vision générale de l'exploitation pour, à terme, travailler uniquement par sondage, à la transaction ou à la commercialisation, sur les exploitations à problèmes. La filière espère étendre cette réforme de l'agrément à toutes les appellations bourguignonnes pour le 2007.

Pour améliorer la compétitivité des domaines, le Comité stratégique planche sur des aides aux investissements des caves. Des groupes de travail vont réfléchir aux matériels à privilégier (tables de tri, maîtrise des températures...) et essayer d'obtenir des aides de la part des collectivités locales et de l'Etat.
De plus, le Comité stratégique va mettre sur pied un guichet d'appui pour aider les viticulteurs à exporter. Ce guichet, qui devrait voir le jour début 2006, sera tout d'abord chargé de sonder les besoins des viticulteurs. Ensuite, il pourrait, par exemple, négocier des partenariats avec les assureurs ou les transporteurs, donner des conseils juridiques sur le dépôt des marques... Pour les grosses entreprises, le Comité s'appuiera sur les aides à l'exportation annoncées par le gouvernement. Par ailleurs, le problème de la gouvernance sera abordé au fil des sujets, et des travaux sont en cours sur la réorganisation de l'offre, notamment concernant la simplification des AOC.
Au niveau de la segmentation, la position de la Bourgogne reste claire : ' Nous ne sommes pas du tout dans une démarche de vin de pays , indique Michel Baldassini, président du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne. Par contre, nous aimerions donner plus de souplesse aux appellations d'origine contrôlée régionales lors de la réécriture des décrets, qui est en cours. Par exemple, nous souhaitons baisser la densité de plantation, avoir plus de souplesse au niveau des sucres résiduels... Et nous voulons continuer à mentionner les cépages sur les étiquettes des régionales . '
Malgré des volumes légèrement excédentaires, la région a peu distillé. Les viticulteurs ne sachant pas si le 2005 serait meilleur ou moins bon que le 2004, ils ont préféré garder leurs vins. De même, peu de dossiers d'arrachage sont attendus. De ce fait, la filière réfléchit déjà à la manière de contrôler son offre de 2006.

Dès le mois de janvier, elle va se pencher sur les différentes solutions de régulation. La Bourgogne n'a pas vraiment de plan pour relancer les ventes de régionales, ni pour faire remonter les cours qui ont sérieusement glissé en fin de campagne sur le 2004. L'interprofession va renforcer sa communication à l'étranger afin de trouver de nouveaux marchés : en plus des deux pays traditionnels (Royaume-Uni et Etats-Unis), elle va prospecter dans les pays émergents, tels que la Russie ou le Sud-Est asiatique.

Par ailleurs, en mai 2003, l'interprofession et les pouvoirs publics ont mis en place le Contrat qualité + pour aider les exploitants percevant des aides de l'Etat. Ce programme est géré par un comité de pilotage, regroupant à peu près les mêmes membres que le Comité stratégique. Il s'agit de réaliser une expertise financière de l'exploitation pour voir ce qui ne va pas et essayer de trouver des solutions. L'audit et le chargé de mission sont financés par l'Etat, les collectivités et l'interprofession ; les mesures d'accompagnement par le conseil régional et, en Saône-et-Loire, le conseil général aide aux investissements dans les chais.
Mais avec l'évolution de la crise conjoncturelle vers une crise structurelle, la mission du Contrat qualité + a évolué vers de la prévention. Pour cela, dès qu'un partenaire viticole (banque, MSA...) voit qu'un de ses clients ou adhérents ne peut plus honorer ses engagements, il doit lui proposer un audit. A ce jour, 240 exploitations de Saône-et-Loire et 10 de Côte-d'Or ont été examinées, environ 20 sont en cours d'audit.

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