La Maison Joseph Mellot achète aux producteurs les deux tiers des volumes qu'elle vend. ' Nous privilégons les achats de moûts , indique Catherine Corbeau-Mellot. Nous travaillons avec une centaine de vignerons. Depuis peu, nous leur appliquons la charte de qualité des vins du Centre-Loire. ' Ce document a été initié par le Syndicat des négociants pour ' maintenir le niveau qualitatif du vignoble ', plutôt épargné par la crise. La charte s'applique aux appellations et aux vins de pays.
Elle établit plusieurs recommandations. Certaines sont d'ordre qualitatif : effectuer un nettoyage et une désinfection quotidiennes du pressoir... D'autres touchent l'organisation : le vendeur doit ' prévenir l'acheteur 24 h avant l'enlèvement '. Des prescriptions visent la réglementation et la traçabilité : le producteur ' indique les origines et les traitements pratiqués sur le moût '. Les derniers traitements phytos sont ' mentionnés dans un document accompagnant l'acquit ' de livraison du moût. Le négociant effectue par ailleurs un suivi du vignoble. ' Il n'y a pas de directives. Nous échangeons des points de vue. ' La charte sert aussi de base à la rémunération. Dans le cas des moûts débourbés, les contrats s'engagent sur la base de 95 % du prix des vins, constaté par l'interprofession durant la campagne précédente. Ce taux tient compte de la perte ultérieure de volume (2 %) et des frais de vinification (3 %). La rémunération d'un moût non débourbé s'effectue sur la base de 91 % du prix du vin. ' Une majoration de 5 % peut intervenir suivant l'état sanitaire, l'entretien des parcelles... ' Le prix des moûts est réajusté s'il y a un grand décalage avec le prix des vins. Des minorations sont prévues : 5 % en cas de maladies cryptogamiques sur feuilles, 10 % en cas de pourriture grise sur le pinot noir et 5 % en cas de symptômes similaires sur le sauvignon. Les règlements s'étalent, en trois ou quatre fois, jusqu'à la nouvelle récolte.