Beaucoup de Cuma recrutent de nouveaux adhérents pour améliorer la rentabilité de leurs machines ou en changer. Ces nouveaux venus sont souvent triés sur le volet.
De nombreuses coopératives d'utilisation de matériel agricole sont réticentes à l'idée d'accepter de nouveaux membres. Les phrases : ' il faut trouver quelqu'un qui ait l'esprit d'équipe ', ou ' il faut quelqu'un d'ouvert et qui ne compte pas ses heures ', reviennent régulièrement. Des expériences malheureuses existent, comme la Cuma de la Grappe occitane qui a dû se débarrasser d'adhérents qui ne payaient pas ou qui râlaient. En général, les Cuma accueillent de nouveaux adhérents pour diminuer leurs coûts de mécanisation.
A la Cuma du Tertre Saint-Vincent, à Saint-Vincent de Pertignas (Gironde), les adhérents sont ' obsédés par la baisse des coûts '. Dans ce but, ils sont toujours à la recherche de nouveaux adhérents. Mais ce n'est pas pour autant qu'ils prennent n'importe qui. Ils choisissent les nouveaux venus avec soin, pour ne pas risquer de perturber la bonne entente et l'organisation de la structure. Ils ne retiennent que les candidats qui font l'unanimité. ' Comme cela, nous sommes sûrs des gens qui adhèrent ', indique Vincent Gauthier, membre depuis deux ans de cette Cuma. Le ' recrutement ' se passe en plusieurs étapes. Tout d'abord, les viticulteurs essaient de connaître les motivations du nouveau venu et sa façon de travailler les vignes, car ' à bon viticulteur, bonne vigne '. Ensuite, les adhérents vont observer l'état de ses vignes, afin de vérifier que leur matériel ne s'y abîmera pas. Ils font surtout attention au palissage : les fils doivent être bien tendus, les piquets à la même hauteur et les ceps bien alignés.
La Cuma ne refuse pas directement une candidature. Elle fait un essai chez le viticulteur concerné pour voir s'il est de bonne volonté et réceptif aux conseils, même si, à la base, sa façon de travailler est différente des autres membres. ' L'an dernier, par exemple, un viticulteur nous a demandé pour rentrer dans la Cuma , témoigne Pierre Gauthier, président de la Cuma. Nous avons récolté une benne et nous lui avons fait comprendre qu'on ne pourrait pas travailler avec lui . '
Mais le fait d'intégrer de nouveaux viticulteurs permet aussi à certaines Cuma d'acquérir un matériel nouveau ou plus performant.
Ce fut le cas à la Cuma de La Croix blanche, à Milly-Lamartine (Saône-et-Loire). Robert Perrin, le président, se souvient de l'arrivée d'un cinquième adhérent en 1998. ' Jusqu'en 1997, nous avions une seule machine à vendanger, qui faisait 36 ha. Comme nous avons des vignes étroites, nous vendangions en dix jours. Cela faisait vraiment trop long. Nous avions peu de temps pour nous retourner en cas de pluie ou de panne. Nous voulions donc acheter une deuxième machine, mais d'occasion pour des raisons de budget , poursuit-il. En sortant d'une réunion de notre cave coopérative, nous avons discuté avec un collègue et lui avons parlé de notre projet. Il a dit qu'il était intéressé. Nous le connaissions bien et nous nous entendions tous bien avec lui. Cela s'est décidé très vite. Il a intégré la Cuma et nous avons pu acheter une machine polyvalente neuve . '