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L'assurance récolte est souscrite en douceur

La vigne - n°174 - mars 2006 - page 0

Le coup d'envoi du nouveau contrat de l'assurance récolte a été officialisé en mars 2005. Depuis, les premiers contrats ont été souscrits. Les viticulteurs ne se bousculent pas. Seuls Groupama et le Crédit agricole proposent des offres.

Il a fallu attendre mars 2005 et la publication du décret d'application sur l'assurance récolte pour que le nouveau contrat soit commercialisé. Comme dans la viticulture, la période de souscription s'étale des vendanges jusqu'au début du printemps. C'est surtout au début de la campagne 2005-2006 que les premiers contrats ont été souscrits.
Seuls Groupama et le Crédit agricole sont sur ce marché. Le premier a pris une avance certaine et dénombre, à ce jour, près de cinq cents contrats souscrits pour la récolte 2005. ' On compte, dès 2006, transformer l'essentiel de nos 100 000 ha déjà sous assurance gel-grêle en assurance récolte ', précise Etienne Goettelmann, responsable du marché viticole chez Groupama.

Au Crédit agricole, ' le nouveau contrat n'est pas proposé par toutes les caisses régionales ', précise-t-on. L'une des pionnières est celle de Pyrénées-Gascogne qui dénombre ' sur les deux mille contrats d'assurance récolte passés en agriculture, à peine cent en viticulture '.
Pour les assureurs, ce commencement en douceur s'explique par la crise actuelle viticole. ' Le produit est bon, mais les trésoreries sont à sec, explique l'un d'entre eux. Dans le Sud, j'ai vu certaines coopératives résilier le contrat gel-grêle qu'elles avaient depuis longtemps pour faire des économies . '
Sans aller jusque-là, plusieurs caves, actuellement en contrat gel-grêle, préfèrent rester sur ce modèle, considéré comme moins onéreux. ' L'assurance récolte coûte presque le double, mais il couvre neuf aléas ', note Thierry Lafargue, de la caisse régionale du Crédit agricole de Pyrénées-Gascogne. Chez Groupama, on assure que le différentiel de prix entre un contrat gel-grêle et un contrat multirisque climatique est moindre. On précise que ' seule l'assurance récolte est subventionnée '. Dernier point à noter : les changements climatiques. Dans certains vignobles septentrionaux, les récentes baisses de rendements ont été le fait de la sécheresse, et non du gel...

Lorsque la décision est prise d'opter pour l'assurance récolte, il ne faut pas hésiter à comparer les offres du marché et à poser des questions. Par exemple, dans certains cas, la coulure fait partie des exclusions de garanties. Dans d'autres, cela dépend de ce qui l'a provoquée. Seule sera indemnisée la coulure provoquée par un aléa climatique couvert.
Rappelons qu'au Crédit agricole, les offres varient selon les caisses régionales. Parmi les questions à poser, ne pas hésiter à demander des précisions sur ce qui est indemnisé en cas de sinistre. Le principe est que seule la perte de récolte de l'année est garantie. La perte de fonds (par exemple, vignes emportées par les inondations) n'est, en général, pas couverte par l'assurance récolte. ' C'est le fonds de garantie des calamités agricoles qui prend à sa charge ce coût ', précise Stéphane Gin, directeur des risques professionnels agricoles chez Groupama. Toutefois, le Crédit agricole a prévu un dispositif spécifique : ' Si un aléa climatique entraîne une baisse de densité sur des vignes d'au moins 3 % de la densité de plantation, il y a une indemnité de replantation ', précise Thierry Lafargue.

Autre distinction constatée : l'indemnisation de la perte de qualité. ' Si des pluies excessives ou la grêle ont entraîné des problèmes d'acidité ou de taux de sucre, il est possible de faire jouer l'assurance ', explique Thierry Laffargue. Chez Groupama, cette indemnisation pour perte de qualité est aussi possible, à condition de définir concrètement les critères de la qualité. ' Les caves coopératives possèdent un historique des caractéristiques des vendanges rentrées. Cela permet de comparer une campagne à l'autre, et de faire le lien entre un aléa climatique couvert et la perte de qualité constatée ', explique Etienne Goettelman. A noter que seul cet assureur accorde des réductions tarifaires pour les groupements, dans la limite de 20 % de la cotisation, en fonction de la superficie assurée.

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