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Les bouchons techniques sont très étanches à l'air

La vigne - n°174 - mars 2006 - page 0

Depuis deux ans, la faculté d'oenologie de Bordeaux compare l'étanchéité de neuf bouchons et cinq capsules à vis. Les synthétiques, très homogènes, sont assez perméables. Les techniques sont les plus étanches, comme les capsules.

En 2004, Paulo Lopes, Cédric Saucier et Yves Glories, de la faculté d'oenologie de Bordeaux, commencent un essai visant à mesurer la perméabilité de bouchons à l'air. Ils testent trois lièges naturels (de diamètres 22 mm, 24 mm et 26 mm), un colmaté, un aggloméré, le Twin Top et le Neutrocork d'Amorim, et deux synthétiques : le Supremecorq et le Nomacorc.
Ils ne travaillent pas avec du vin, mais avec un indicateur coloré. Le carmin indigo est jaune en milieu réducteur et vire au bleu foncé en milieu oxydatif. Ils placent cette solution dans des bouteilles de 37,5 cl. Ils l'étalonnent pour atteindre le bleu foncé après dissolution de 9,8 mg/l d'oxygène, le vin saturant lorsqu'il contient 8 mg/l. Ils gardent quatre bouteilles de chaque modalité couchées. Grâce à un témoin fermé par un bouchon en verre scellé, ils vérifient que la coloration ne vient que de l'entrée d'air. L'essai s'arrête quand le bleu est atteint.
Quatre mois après le tirage, les premières bouteilles virent au bleu foncé. Elles sont fermées par Supremecorq. Si elles avaient contenu du vin, il aurait été saturé. En bouteilles de 75 cl, on serait à demi-saturation. Ils ont mesuré une entrée moyenne de 13 µl/j quand Supremecorq en annonce 11. Après dix mois, c'est au tour de Nomacorc de saturer. L'entrée d'air correspond à celle annoncée par Nomacorc (6 µl/j). Ensuite vient celui de certaines bouteilles bouchées avec du liège naturel. ' Tous les bouchons en liège de même qualité et de même diamètre ne décrochent pas en même temps ', précise Paulo Lopes. Ses mesures au bout d'un an montrent que le liège naturel laisse entrer moins d'air que le synthétique, mais avec une plus forte variabilité. Les techniques sont les plus étanches, de façon très homogène.
En 2005, Paulo Lopes introduit d'autres qualités de liège naturel et cinq capsules à vis : deux Stelvin avec un joint Saran et un Saranex, une Auscap, une Cospak et une CSA. Il conserve des bouteilles couchées et d'autres debout.

L'aggloméré, très étanche en position couchée, décroche au bout d'un mois quand la bouteille est conservée debout. Les premiers résultats avec les capsules à vis confirment qu'elles laissent passer l'air de façon homogène. Pour la plupart, elles semblent se comporter comme les bouchons techniques en position couchée : elles sont assez étanches.
Volet plus concret de l'étude, en 2004, Paulo Lopes, Cédric Saucier et Yves Glories conditionnent 800 bouteilles de 75 cl d'un vin rouge de Saint-Emilion avec trois lièges naturels, trois agglomérés, le Nomacorc et les deux capsules à vis Stelvin (joints Saranex et Saran). Ils veulent suivre l'évolution du vin et voir la relation avec la quantité d'air qui pénètre dans la bouteille. ' Nous pourrons les suivre pendant dix ans ', espère Cédric Saucier. Au bout de vingt mois d'étude, que ce soit au niveau analytique ou sensoriel, ils ne mettent en évidence aucune différence significative, malgré des écarts dans les entrées d'air. L'aggloméré et la capsule à vis joint Saran ont laissé entrer entre 1 et 1,5 mg/l d'oxygène pendant cette période, le liège naturel et la capsule joint Saranex entre 3,5 et 4,5 mg/l et le Nomacorc 9 mg/l. ' Il semble que pour un rouge tannique en bouteille, ces quantités d'air n'aient aucune incidence, au moins au début ', suggère Paulo Lopes. Les deux chercheurs viennent de mettre en place le même essai sur un sauvignon blanc de l'Entre-deux-mers, pour voir l'impact sur la fraîcheur et les arômes d'un vin blanc.

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