ImprimerLa FDSEA du Vaucluse, ici au Lidl de Carpentras, a mené des actions en GMS et hard discount pour remonter le prix des bouteilles en linéaires. Des accords ont été trouvés avec toutes les enseignes, à l'exception des hard discount.
Le 25 mars, à l'appel de la FDSEA, une soixantaine de viticulteurs du Vaucluse investit un Lidl à Carpentras. Ils scotchent des étiquettes portant l'inscription : ' AOC à moins de 2,50 euros = mort du producteur ' sur toutes les bouteilles proposées en dessous de ce prix. Ils vident tous les produits alimentaires des rayons, remplissant des caddies pour les abandonner en caisse. ' Nous voulons montrer ce que c'est que de travailler pour rien, déclare l'un des manifestants. A moins de 2,50 euros la bouteille, il n'y a pas de rémunération décente pour le viticulteur. ' A peine sorti du Lidl, le commando se rend au Leader Price d'Orange, puis au ED de Bollène, pour y mener les mêmes actions. Quinze jours plus tôt, des producteurs s'en étaient pris aux hypermarchés de la grande distribution classique, débarquant notamment dans un Leclerc. Fin mars, la FDSEA affirmait que les discussions avec les responsables de ces magasins avaient abouti au retrait des vins vendus à bas prix. Mais visiblement, ce n'était pas encore le cas. ' Nous avons en rayon un côtes-du-rhône en dessous de 1,50 euros, indiquait, au même moment, Gilles Savouillan, responsable du rayon liquides à Auchan Mistral. Nous réfléchissons à la mise en place d'un produit plus qualitatif et donc plus cher. ' En échange, les producteurs vont proposer des animations dans les rayons.
C'est le Bordelais qui est à l'origine de ces initiatives. Le 23 décembre, la FDSEA envoyait une lettre à toutes les GMS de Gironde, leur demandant de remonter leurs prix. Seuls les Géant y ont répondu favorablement.
Sans réponse des autres enseignes, la FDSEA et des JA de Gironde ont organisé une opération le 10 février, dans les magasins du Langonnais. Ils ont retiré des rayons toutes les bouteilles en dessous de 2 euros et y ont apposé les mêmes autocollants que dans le Vaucluse. Le Leclerc de Langon s'est engagé à ne pas vendre des bordeaux à moins de 2 euros. Le même jour, celui de Libourne s'alignait sur son confrère. Mais aucun accord n'a été trouvé avec les autres enseignes visitées ce jour-là (Lidl, Netto et Le Mutant).
Le 24 février, même opération à Libourne, chez Carrefour, Intermarché, Lidl et Leader Price. Le 12 mars, la chambre de commerce et d'industrie de Libourne a réuni les directeurs des Leclerc, Carrefour, Intermarché et Super U, de sa ville. Tous, à part Lidl, se sont engagés à ne plus vendre en dessous de 2 euros. On peut voir à présent, notamment dans les Leclerc, des affiches signalant ' Ici, pas de bordeaux à moins de 2 euros . '
L'action prend une ampleur nationale. Une réunion est prévue à Paris le 26 avril. Elle rassemblera les représentants nationaux des GMS et hard discount, ainsi que la FNSEA. Le but est de rééquilibrer l'offre des AOC et des VDP dans les linéaires.
