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Dix effeuilleuses jugées par leurs utilisateurs

La vigne - n°176 - mai 2006 - page 0

Les vingt-huit personnes interrogées dans le cadre de notre enquête sont globalement satisfaites de leurs effeuilleuses. Avec les réglages adéquats, les dix machines les plus vendues abîment peu les baies, même lorsqu'elles sont utilisées tardivement pour faciliter la récolte manuelle.


LES UTILISATEURS Simon Talès, de la SARL Travaux Gersois viticoles, à Lauraët (Gers), Roger Belland, à Santenay (Côte-d'Or), et Patrick Brunel, à Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse).
Satisfaits de leur effeuilleuse, ils la jugent fiable. Leur vitesse de travail est de 3 à 4 km/h. Aucun n'a de problème de blessures des baies. Ils estiment que les réglages de la position de la tête et du taux d'effeuillage sont simples, mais Roger Belland souligne toutefois qu'' au début, c'est délicat '.
L'entretien varie selon les utilisateurs. Pour Simon Talès, 10 min sont nécessaires, alors que Patrick Brunel en met 20. Roger Belland a deux turbines. Il passe 30 min chaque soir à les nettoyer. Tous ont eu des pièces d'usure à changer, mais qui ' ne coûtent pas grand-chose '. Dans ses vignes en coteaux, Roger Belland apprécie de pouvoir régler séparément les deux turbines.

LES UTILISATEURS Daniel Lebon, Patrick Laculle et Serge Huart, viticulteurs en Champagne.
Ils utilisent une Binger France, montée à l'avant d'un enjambeur. Tous apprécient le fait que cette machine effeuille les deux faces du rang simultanément et que ses réglages soient simples. Ils la passent juste avant les vendanges, pour que la cueillette manuelle soit plus rapide. Selon eux, la machine blesse peu de baies et n'est pas bruyante.
L'entretien est simple : il consiste à laver la machine, ce qui prend environ 30 min par jour. Daniel Lebon et Serge Huart ont eu des problèmes de bourrage sur l'une des deux turbines. L'entreprise Binger France avait monté un ventilateur similaire de chaque côté. A présent, il y en a un différent de chaque côté et, depuis, ' ça fonctionne bien ', précise Serge Huart. De même, Daniel Lebon et Patrick Laculle ont eu des boulons d'hélices qui cassaient. A présent, Binger France fait des hélices sans rivet. ' Depuis, je n'ai plus de problème ', témoigne Daniel Lebon. Patrick Laculle apprécie la facilité de montage et la vitesse de travail élevée (3 à 4 km/h). Serge Huart considère également que la vitesse de travail est un atout. Il passe entre 4,5 et 5 km/h.

LES UTILISATEURS Philippe Schaller, à Bergholtz (Haut-Rhin) et Francis Chapeyrout, à Saint-Laurent-des-Combes (Gironde).
Le premier n'a pas encore beaucoup de recul, puisqu'il a reçu son effeuilleuse l'année dernière, juste avant les vendanges. Il l'a passée à l'aide de son tracteur interligne en poste inversé. Il trouve cette machine ' simple d'utilisation et d'entretien, maniable et robuste '. Francis Chapeyrout, qui l'a lui aussi depuis juillet 2005, confirme : ' Cette machine est simple, efficace et fonctionne très bien. Son nettoyage est facile, car la machine s'ouvre . '
Tous deux trouvent que les réglages sont commodes. Ils ajoutent que le taux de blessures est faible. Philippe Schaller prévient néanmoins que plus le chauffeur avance vite, plus le nombre de baies abîmées augmente. Francis Chapeyrout souligne qu'étant donné qu'il n'y a pas de barre de coupe, mais des rouleaux, cette machine n'est pas agressive. La vitesse de travail des deux utilisateurs est de 3,5 à 4 km/h. Pour l'instant, aucun des deux n'a eu de panne.

LES UTILISATEURS Diego Fabra, à Génissac (Gironde), Gérald Lefief, à Soix (Maine-et-Loire), et Daniel Saulais, à Souzay-Champigny (Maine-et-Loire).
Depuis cinq ans, ils sont équipés d'une Clemens, montée à l'avant d'un tracteur interligne. Ils soulignent la simplicité de la machine et de ses réglages. Diego Fabra estime que l'engin blesse trop de grappes : entre 10 et 15 %. En revanche, Daniel Saulais et Gérald Lefief trouvent que le taux de blessures est faible.
Daniel Saulais avance un taux de 2 %. Gérald Lefief souligne que ce sont le chauffeur et l'état de la vigne qui déterminent les blessures. L'entretien est sommaire : nettoyage quotidien de 10 à 15 min. Il est d'autant plus rapide que le feuillage est humide. Diego Fabra roule à 3 km/h, tandis que les deux autres utilisateurs font du 5 km/h. Aucun n'a eu de panne ou de fuite. C'est un matériel ' robuste ', comme le signale Daniel Saulais.
Selon Gérald Lefief, l'originalité de cette effeuilleuse est qu'avant les vendanges, il est possible d'inverser la rotation du moteur et des pales. Au lieu d'aspirer, la machine souffle de l'air. Il peut alors chasser la rosée du feuillage.

LES UTILISATEURS Henri Fusillet, à Belley (Ain), et René Ibanez, à Saint-Philippe-du-Seignal (Gironde).
Ils ont encore peu de recul par rapport à l'Ero, puisque tous deux s'en sont équipés en 2005. Pour l'instant, ils en sont satisfaits. Les effeuilleuses sont montées à l'avant d'un tracteur interligne.
Les deux utilisateurs estiment que la machine fonctionne bien, et que ses réglages sont simples car mécaniques. Tous deux roulent entre 3 et 5 km/h. René Ibanez apprécie que la tête soit à l'avant du tracteur, car il peut bien la positionner pour n'enlever que le taux de feuilles souhaité. Henri Fusillet trouve la machine un peu bruyante. René Ibanez a une cabine bien isolée. Tous deux ont un taux de blessures faible. Henri Fusillet ne nettoie la machine que si les feuilles sont humides. Cela lui prend 10 min/jour. Sinon, il ne fait rien, tout comme René Ibanez. Pour l'instant, ils n'ont eu aucune panne.

LES UTILISATEURS Marc Portier, entrepreneur à Bellegarde (Gard), Philippe Merias, entrepreneur dans le Saint-Emilionnais (Gironde), et Luc Fabre, à Cissac-Médoc (Gironde).
Ces trois utilisateurs jugent l'effeuilleuse efficace, ses réglages précis et pratiques. Marc Portier note qu'elle est bien adaptée au porteur.
L'entretien quotidien est simple : Philippe Merias et Luc Fabre prennent 15 min. Tous apprécient la vitesse de travail : Marc Portier passe, en moyenne, à une vitesse de 5 ou 6 km/h, Luc Fabre à 5,5, voire 6 km/h, et Philippe Merias à 3-4 km/h. Ce dernier souligne que l'un des avantages de l'effeuilleuse Pellenc est qu'elle arrache les pétioles en même temps que les feuilles, et respecte bien les baies. Luc Fabre a constaté que la machine fonctionne mieux par temps humide, car les feuilles se collent aux rouleaux. Selon lui, le taux de blessures est faible si les réglages sont bien effectués : de l'ordre d'une grappe sur cent. Marc Portier prévient qu'à partir de fin août, il ne peut pas intervenir n'importe où, car les rouleaux abîment les baies.
La première année, les trois utilisateurs ont eu des soucis, surtout électroniques. Le fabricant Pellenc confirme avoir eu des problèmes sur sa présérie, mais qu'à présent, c'est résolu.

LES UTILISATEURS Guy Boue, entrepreneur à Gondrin (Gers), René Reynard, à Malemort-du-Comtat (Vaucluse), et Claude Lumeau, à Sauveterre-de-Guyenne (Gironde).
' L'effeuilleuse Tordable est compliquée à régler, c'est un coup à prendre, mais elle est fiable ', déclare Guy Boue. Tous sont unanimes pour la fiabilité, mais les deux autres usagers trouvent les réglages simples. Ils travaillent tous entre 3 et 4 km/h, et sont satisfaits de la qualité de l'effeuillage. Guy Boue effeuille de mi-juin à fin juillet, tandis que les autres utilisateurs passent dès que les grappes commencent à tomber. Ils expliquent qu'ainsi le taux de blessures est très faible.
L'entretien leur demande 20 à 30 min/jour. Chez Guy Boue, les machines travaillent 16 h/jour. Il a déjà eu des petites pannes telles qu'un flexible à changer, mais il juge la machine robuste. Chez Claude Lumeau, une turbine s'est dessoudée.

LES UTILISATEURS Henri Estreboou, à Monein (Pyrénées-Atlantiques), Jean-Claude Lasserre, à Saint-Faust (Pyrénées-Atlantiques), et Philippe Dietrich, à Sigolsheim (Haut-Rhin).
Ces usagers effeuillent une semaine avant les vendanges, afin de faciliter la récolte manuelle. Tous trois sont satisfaits du résultat obtenu avec l'effeuilleuse Collard. Le taux de blessures est très faible, 2 à 3 % selon Philippe Dietrich. Comme Henri Estreboou, il effeuille la face soleil levant à la chute des capuchons floraux. Ils estiment la machine simple à régler, même s'il faut effectuer plusieurs essais avant de trouver la position adéquate. Leur vitesse de travail tourne de 3 à 5 km/h.
L'entretien varie de 10 à 15 min/jour. Les utilisateurs n'ont pas eu de panne. Pour Henri Estreboou, l'un des intérêts de la machine est qu'elle nettoie le pied en profondeur, élimine les derniers capuchons floraux et facilite l'enlèvement des entre-coeurs. Philippe Dietrich partage cet avis. Il trouve l'effeuilleuse très maniable, mais un peu bruyante. Lorsqu'il la passe, il porte un casque.

LES UTILISATEURS Guy Caussan, à Blaignan, Joël Barreau, à Guillac, et Benoît Dubourg, à Escoussan (Gironde).
L'année de son lancement, en 2004, les utilisateurs de l'effeuilleuse Grégoire ont eu des problèmes. Mais ' à la suite des modifications effectuées par l'entreprise, la machine a très bien fonctionné en 2005 ', se souvient Guy Caussan. Propos confirmés par Joël Barreau. De son côté, Benoît Dubourg, qui n'a la machine que depuis 2005, n'a pas eu de problème. Ces utilisateurs trouvent que les réglages sont très simples grâce aux commandes en cabine. Mais pour Benoît Dubourg, c'est le seul inconvénient de l'effeuilleuse : ' Le pupitre électronique regroupant les commandes n'est pas à la portée de tout le monde. '
L'entretien se résume à graisser l'effeuilleuse et à nettoyer les palpeurs. Le tout est fait en 10 min. Pour Guy Caussan, les avantages de cette machine sont sa vitesse de travail (4 à 5 km/h) et le faible taux de blessures des baies. Joël Barreau et Benoît Dubourg apprécient la simplicité du matériel.

LES UTILISATEURS Rémy Fort, à Limoux (Aude), Jean-Louis Drémont, à Pavant (Aisne), François Baudoux et Olivier Pascaud, à Macau (Gironde).
Ces quatre utilisateurs de l'effeuilleuse Souslikoff sont unanimes : l'avantage de cette machine est qu'elle ne blesse pas les baies, même huit jours avant les vendanges. La chaleur provoque au pire des marbrures, mais pas de blessure. Selon Rémy Fort et Jean-Louis Drémont, la chaleur dégagée par l'effeuilleuse permet également de brûler les entre-coeurs lorsqu'ils sont tendres, ce qui est un avantage. Le matériel fonctionne bien, mais il faut l'avoir en main : ' Au départ, nous avons eu des problèmes de réglage, témoignent François Baudoux et Olivier Pascaud. La chaleur montant, il faut positionner le radiant légèrement en dessous de la zone à brûler . ' Ce que confirme Rémy Fort. Jean-Louis Drémont a monté deux radiants entre les roues de son enjambeur. Il n'a donc aucune marge de manoeuvre pour effectuer des réglages. Par contre, les deux autres utilisateurs trouvent les réglages simples et précis.
La consommation de gaz est d'environ 7 kg/ha pour des vignes plantées à 2 m, et le prix d'une bouteille de propane de 13 kg s'élève à 11 euros. Pour eux, le principal inconvénient est visuel, car les feuilles grillées mettent plusieurs jours à tomber. Rémy Fort souligne également que la vitesse de travail est trop lente : 2,5 à 3 km/h suivant la chaleur. Il prévient qu'il faut faire attention aux départs de feu dans des vignes enherbées.

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