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La buse Albuz TVI protège à grosses gouttes

La vigne - n°176 - mai 2006 - page 0

Les nouvelles buses Albuz TVI (en haut et à gauche) améliorent l'efficacité de la pulvérisation des rampes à pendillards. Les utilisateurs ne regrettent pas leur achat, mais la qualité de la filtration est un élément déterminant pour leur bon fonctionnement. A droite, la buse ATR.

Saint-Gobain (Albuz) a mis au point une nouvelle buse pour améliorer l'efficacité des traitements effectués avec pendillards. Celle-ci produit des gouttelettes d'un diamètre de 400 microns, soit six fois et demie supérieur à une buse ATR blanche. Cela limite les pertes de produit dans l'environnement, tout en augmentant l'énergie cinétique des gouttes. Commercialisée sous la dénomination commerciale TVI, il s'agit d'une buse à turbulences, avec injection d'air au travers de deux orifices latéraux.
Le CIVC (Comité interprofessionnel des vins de Champagne) a testé des prototypes de 2000 à 2004, en soulignant leurs effets positifs. Leur commercialisation a débuté l'année dernière dans le vignoble champenois. A ce jour, 15 % du parc sont équipés, soit environ 600 tracteurs. Au terme d'une première saison marquée par une faible pression des maladies, mais de fortes attaques ponctuelles de mildiou en juillet, les professionnels sont satisfaits de ce matériel.
La buse TVI, vendue 12 euros TTC, se monte directement sur les mêmes supports que les ATR. La marque Bobard nécessite une adaptation (surcoût : environ 15 euros/jet)

Damien Augé et son père, Jean-Paul, exploitent un vignoble de 8,5 ha à Coulommes-la-Montagne (Marne). Ils ont choisi de remplacer toutes leurs buses par des TVI. Jean-Paul qualifie les résultats de ' surprenants '. ' Une parcelle, voisine de l'une des nôtres, qui n'avait reçu aucun traitement antimildiou, a été complètement grillée. Nous n'avons observé aucune trace d'attaque sur la nôtre, même au niveau des grappes. Avec les buses Bobard, nous n'avions jamais obtenu un tel résultat. En plaçant des papiers hydrosensibles dans les rangs, nous avons constaté que l'efficacité des traitements était excellente, jusqu'à l'intérieur du feuillage. '
Viticulteur sur 2,5 ha à Reuil (Marne), Lionel Lagache a été confronté à un départ de la maladie avec des attaques sur grappes. Une panne de tracteur l'avait contraint d'interrompre son programme de traitement. Malgré une reprise tardive de celui-ci avec des systémiques, la maladie a été totalement stoppée. Ce vigneron avait placé des buses TVI, en haut seulement. Il dit avoir conservé des ATR en dessous pour deux raisons : ' J'ai voulu limiter les risques face à ce nouveau matériel et j'avais des attaques de maladie uniquement sur le haut du rang. ' Malgré la meilleure efficacité obtenue à ce niveau par rapport aux ATR, il réserve son jugement. ' Je manque de recul pour me prononcer. Il faudra attendre d'autres campagnes pour tirer des conclusions. '

François Guyard, vigneron sur 4,7 ha, à Coizard-Joches (Marne), a comparé les buses TVI et ATR : ' Les deux derniers traitements de systémiques pratiqués avec les TVI ont eu une persistance d'action accrue. Le feuillage est resté jusqu'à fin octobre, alors que tous les autres rangs traités avec les ATR étaient complètement défoliés. J'ai constaté aussi que l'effeuillage était plus difficile avec les TVI, car les feuilles étaient plus dures. ' Détail pratique, il se félicite que le nettoyage du tracteur et du pulvérisateur soit facilité grâce à l'absence de brouillard.
Confronté à des phénomènes de colmatages des buses malgré la présence d'un filtre par lance, Jean-Paul Augé en a placé un supplémentaire pour chaque jet. ' La dépense est minime. Depuis, je n'ai plus de souci. Je lave les filtres tous les trois traitements. '
Même cas de figure chez François Guyard qui a résolu le problème quasiment de la même manière, mais qui estime qu'un seul nettoyage en fin de campagne est suffisant.
Sébastien Debuisson, du CIVC, explique que ces viticulteurs ne sont pas les seuls à avoir été confrontés à cet inconvénient. Selon lui, les buses ne sont pas directement impliquées. ' C'est le matériel de pulvérisation qui est en cause : soit il n'est pas doté de filtre, soit la filtration est trop grossière par rapport à la buse. On a également relevé des phénomènes de corrosion du métal entre le filtre existant et les buses. '
Aujourd'hui, Albuz conseille de monter des filtres individuels sur chaque jet.

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