Depuis 1994, le Domaine de l'Arjolle, dans l'Hérault, se soucie de la sécurité des consommateurs. Dans ce but, il a formé ses salariés et leur donne des consignes de travail précises.
Le Gaec de l'Arjolle regroupe six associés et emploie neuf salariés permanents, pour 95 ha de VDP des Côtes de Thongue. Charles Duby a engagé une démarche d'agriculture raisonnée dès 1994 avec l'aide de la Protection des végétaux et de la chambre d'agriculture. ' Le souci de la qualité sanitaire des raisins et de la sécurité alimentaire des consommateurs nous a motivés , explique le responsable du vignoble. On s'est très vite inquiété des intrants et des délais avant la récolte, pour éviter d'avoir des résidus phytosanitaires sur les raisins. '
En 2000, le Gaec entre dans la démarche Terra Vitis. ' C'était dans la continuité de ce que l'on avait déjà fait. Cela nous a offert une méthodologie précieuse pour mettre en place tout le système de traçabilité papier , reconnaît Charles Duby. L'aide des animateurs de Terra Vitis et de la chambre d'agriculture a été utile pour réaliser nos propres cahiers d'observations et d'enregistrements des opérations. Ensuite, le passage au système informatique s'est fait sans difficulté. '
Des salariés ont suivi des formations sur la connaissance des produits phytosanitaires et leur utilisation. Le respect des délais avant récolte est devenu impératif. ' Avec cette nouvelle organisation, nous sommes plus tranquilles. Chaque opérateur part le matin avec une fiche de travail. Il y trouve des consignes de sécurité pour lui et pour l'environnement. Il la rapporte complétée le soir. J'enregistre alors les données sur informatique. La traçabilité participe à une réelle démarche de progrès , constate Charles Duby. Loin d'être une contrainte, elle nous donne la satisfaction de bien connaître notre outil de travail et de mieux le maîtriser. Elle nous permet aussi d'évaluer nos pratiques. '
' Les bonnes pratiques et la traçabilité à la vigne se sont naturellement poursuivies à la cave ', signale François Teisserenc, responsable du chai. D'ailleurs, son père, Louis-Marie Teisserenc, lui aussi membre du Gaec et président du Syndicat des VDP des Côtes de Thongue, voulait montrer l'exemple avec son domaine et afficher une grande transparence. En 2004, l'exploitation est qualifiée en agriculture raisonnée. Au chai, elle applique le volet sécurité alimentaire de la charte Terra Vitis. Elle établit un cahier énumérant les risques potentiels et les mesures de prévention. En trois jours, elle rédige un carnet de bonnes pratiques d'hygiène, compilant les protocoles de nettoyage. Sa remise à jour prend un jour par an.
' Je décris chaque opération sur un vin, sur le cahier de cave (le numéro de la cuve, la date, le produit utilisé, sa dose et son numéro de lot) , explique François Teisserenc. En fin de semaine, cela me prend 1 h 30 pour tout transférer sur la base de données. Pendant les vendanges, c'est plus compliqué. Avec près de 4 000 hl en cave, j'enchaîne jusqu'à quarante opérations dans la journée... et une heure d'enregistrement le soir. Mais ces efforts sont indispensables. On vend 80 % à l'exportation et nos clients anglais, des groupements de cavistes, exigent qu'on leur certifie ne pas employer de produits à base d'OGM. On a beaucoup gagné en tranquillité d'esprit. '
Le Gaec de l'Arjolle est entré dans la démarche Terra Vitis en 2000. Chaque matin, Charles Duby (à droite) remet une fiche de travail à ses opérateurs, où se trouvent des consignes de sécurité. ' La traçabilité participe à une réelle démarche de progrès ', constate-t-il.