Le 22 juin, la Commission européenne publiait son projet. La veille, la CCVF (Confédération des coopératives vinicoles de France), la CFVDP (Confédération française des vins de pays), la Cnaoc (Confédération nationale des AOC), la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) et les JA (Jeunes agriculteurs) diffusaient un communiqué intitulé : ' Nous avons besoin d'une politique ambitieuse, pas d'un plan social . ' Ces cinq syndicats tirent à boulets rouges sur l'objectif d'arracher 400 000 ha. ' Nous dénonçons ce plan social massif, qui entraînera la disparition de milliers d'exploitations et favorisera le développement des pays tiers ', écrivent-ils. ' On ne peut pas abandonner 400 000 ha alors que sur le plan mondial, la consommation progresse ', complète Jérôme Despey, de la FNSEA. Pour lui, l'arrachage définitif doit être réservé aux zones ' où l'on n'a pas restructuré ou qui ne sont pas aptes à faire du vin '. Pour le reste, il prône l'arrachage temporaire, qui a le mérite de conserver les droits de plantation.
A l'opposé, les Vignerons indépendants de France (Vif) saluent la volonté de la Commission de réformer en profondeur l'OCM. Ils estiment qu'il faut faire preuve de réalisme. ' On ne peut pas dire que tout est mauvais. L'arrachage a un côté social évident pour les vignerons qui n'ont pas de successeurs ', plaide Xavier de Volontat, président. ' Nous disons que le plan d'arrachage ne doit pas durer cinq ans, détaille Eric Rosaz, directeur des Vignerons indépendants. Il faut mettre le paquet sur deux ans pour assainir la situation rapidement. '
Les Vignerons indépendants de France approuvent d'autres volets du projet de la Commission. Ils estiment qu'il va simplifier les rapports avec les consommateurs, alléger la réglementation et accorder une souplesse de gestion aux Etats membres. ' Quant à l'ouverture des pratiques oenologiques, elle peut faciliter la concurrence avec les vins du Nouveau Monde, à la condition qu'elle n'entraîne pas une dévalorisation des vins de qualité ', ajoutent-ils.
Début juillet, il était question que tous ces syndicats se retrouvent pour accorder leurs violons, au-delà des effets de manche. Les producteurs français auront plus de chance d'être entendus s'ils arrivent unis sur le champ des négociations.