Optimisme

Enfin, un peu d'air. Enfin, une campagne qui débute avec de bonnes nouvelles ! Ce n'était pas arrivé depuis trois ans. Cette année, les stocks de vins à la production ont cessé de gonfler. Avec la distillation, ils vont même baisser. Le redressement de nos exportations se poursuit, tiré par le retour en grâce de nos vins aux Etats-Unis. C'est de bon augure car, dans deux ans, ce pays où les vins se vendent cher, sera certainement le plus grand consommateur au monde. Même dans les grandes surfaces françaises, les appellations reprennent quelques couleurs. Les ventes repartent, après des années de lente érosion. Et surtout, un nouveau millésime très prometteur arrive. Dans le Midi, les premiers vins blancs sont superbes. Ailleurs, beaucoup dépend encore de la météo, mais les vendanges sont bien engagées. Bref, tout permet de penser que les cours vont remonter. Certes, pas tous les cours. Et on ne regagnera pas en un an le terrain perdu en trois. Les exploitations essorées par la crise devront continuer à faire de sévères économies, au prix d'une lourde charge de travail. Mais au moins, on regardera l'avenir avec plus de sérénité. 30 000 ha pourraient être arrachés cet hiver, d'après les chiffres qui circulent. Il y a quelque temps, on y aurait vu une hémorragie intolérable. Aujourd'hui, on y voit la poursuite de l'assainissement de la viticulture. Le négoce et une partie de la production ont voulu créer le vin des vignobles de France. Ils ont échoué car on a vu dans leur proposition, un risque bien plus grand qu'une opportunité. Maintenant que l'horizon s'éclaircit et que l'Espagne nous a devancés, le regard va changer. Si tout va bien, les vins des vignobles de France seront lancés avec le millésime 2007.
Et l'année suivante, avec la réforme de l'agrément, les appellations auront achevé un extraordinaire bond en avant. De quoi orchestrer un tintamarre sur les marchés d'exportation.