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Vino-Lok voit la vie en verre

La vigne - n°179 - septembre 2006 - page 0

Vino-Lok, le premier bouchon en verre, est adopté par des viticulteurs depuis 2005. Ils n'ont rencontré aucun problème de vieillissement. Ils ont séduit leurs clients avec cette alternative au liège pour leurs vins haut de gamme.

Fin 2004, la firme Alcoa Closure Systems International a lancé un nouveau mode de bouchage : le Vino-Lok. Il s'agit d'un bouchon en verre dont l'étanchéité est assurée par un joint torique en silicone alimentaire. Il est censé protéger les arômes du vin en évitant les goûts de bouchon et les oxydations. Il doit apporter une image de premium par la noblesse du matériau utilisé et aussi simplifier l'ouverture de la bouteille. La mission semble bien engagée. ' Je crois en ce produit , déclare Christian Koehly, vigneron à Rodern (Haut-Rhin). J'ai vendu tous les pinots blancs que j'ai bouchés avec Vino-Lok et je n'ai eu aucune réclamation. '
Même son de cloche chez Jean-françois Ménard, du Château Mémoires, à Saint-Maixant (Gironde). ' J'en avais marre des goûts de bouchon. Avec celui-ci, je suis très satisfait. '
En voyant le bouchon, la première question qui vient à l'esprit concerne le vieillissement du vin en bouteilles. De ce côté-là, le recul des utilisateurs ne dépasse pas une ou deux années, mais les premiers résultats sont positifs. ' En novembre dernier, j'ai fait une mise de 4 500 cols de riesling grand cru 2004 , annonce Armand Hurst, à Turckheim (Haut-Rhin). J'ai effectué des suivis de SO 2 en bouteilles. Le SO2 libre est stable, autour de 20 mg/l. Le vin n'a pas du tout bougé ! Il n'y a pas non plus de bouteilles couleuses, alors que même dans le liège haut de gamme, on peut avoir ce problème. Vino-Lok apporte plus d'homogénéité. '
' J'ai effectué deux mises avec Vino-Lok, la première en juillet 2004. Le vieillissement de mes 10 000 bouteilles de Premières Côtes de Bordeaux est linéaire et de qualité supérieure au liège , complète Jean-François Ménard. Il n'y a aucun problème de réduit, c'est comme pour les capsules à vis. '
' J'ai été étonné par la fraîcheur qu'avait conservé le vin un an après la mise ', confirme Christian Koehly.

Depuis 2005, la société alsacienne Stentz fabrique une machine adaptée à la mise en bouteilles avec Vino-Lok. Elle est étudiée pour éviter tout risque de casse du bouchon. Aucun des vignerons qui l'ont utilisée n'a eu de soucis de bris de verre. Cette machine est mise en location par Stevial. ' Pour l'instant, les utilisateurs fonctionnent par location à la journée, précise Olivier Zink, commercial chez Stevial. L'année dernière, nous avons bouché 20 000 bouteilles en prestation de services chez des clients. Cette année, nous en avons déjà fait 70 000. '
En location, la machine semi-automatique coûte 100 euros HT la journée. ' Pour le modèle automatisé (tireuse-boucheuse-capsuleuse), c'est 700 euros/j, car nous faisons venir un technicien pour la mise en route et le bon fonctionnement ', explique Olivier Zink.
' Pour ma première mise, j'avais pris la semi-automatique en location, mais c'est fastidieux, se souvient Armand Hurst. Pour la deuxième mise, j'ai loué l'automatique à 3 000 cols/h et là, aucun problème. '
Le choix de Stevial de faire intervenir un technicien à chaque location semble justifié. ' L'année dernière, on a fini par boucher les bouteilles manuellement parce qu'on arrivait pas à faire marcher la machine , précise Jean-François Ménard. Cette année, Stevial va nous envoyer un technicien, on fera un travail plus efficace. '

Stevial commercialise aussi les machines de Stentz. Pour s'équiper, il y a plusieurs solutions. Si le groupe d'embouteillage du client est récent, il suffit d'installer une tête de bouchage et des distributeurs de capsules. Dans le cas contraire, il faut acheter une machine monobloc. La tireuse-boucheuse-capsuleuse automatique qui tire à 3 000 cols/h, coûte environ 40 000 euros HT. Elle est destinée aux grosses structures. ' Il y a de nombreuses solutions, rappelle Olivier Zink. Nous étudions la situation propre à chaque cave. '
Par ailleurs, ce bouchon semble plaire aux consommateurs. ' J'ai débuté sur 4 500 cols de 2004 pour amorcer une opération à l'export , explique Christian Koehly. Sur le 2005, j'ai la demande pour 20 000 cols. J'étends ma gamme bouchée en Vino-Lok à un riesling, un pinot gris et un gewurztraminer grand cru. Avec ce bouchon, on vise trois cibles : le réseau CHR, qui est le premier intéressé, les cadres supérieurs à la retraite, qui en ont marre de payer cher des vins bouchonnés, et la clientèle féminine. ' Le bouchon Vino-Lok peut quand même rendre certains clients réticents. ' En particulier, ceux qui sont attachés au cérémonial de l'ouverture de la bouteille, au 'plop' du bouchon de liège , explique Françoise Zaragoza, du Château Mémoires. Mais, finalement, même ces gens-là adhèrent. Ce qu'ils apprécient avant tout, c'est le vin. '

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