Sur 2004-2005, les viticulteurs vendant leur vin en bouteilles ont été les seuls à dégager un résultat courant positif. Les coopérateurs ont travaillé pour rien et les vraqueurs ont perdu de l'argent.
Les viticulteurs commercialisant leur bordeaux en bouteilles sont ceux qui s'en sortent le mieux à l'heure actuelle. C'est du moins ce qui ressort de la dernière étude de l'URABLT (Union régionale agricole de Branne-Libourne-Targon), effectuée sur 105 exploitations de l'Entre-deux-Mers, entre 1998 et 2005. Ces viticulteurs ont été les seuls à dégager un résultat courant positif, avant rémunération du travail familial, sur la campagne 2004-2005. Il était de 1 300 euros/ha (1), soit la moitié de celui d'il y a deux ans. Ils sont néanmoins plus endettés que les autres, puisqu'ils doivent financer le stockage de leurs bouteilles. Leur marge moyenne, avant rémunération du travail familial, est de 0,55 euros/bouteille.
Sur la même période, le résultat courant des coopérateurs a été quasiment nul : 12 euros/ha (1). Quant aux viticulteurs commercialisant leur vin en vrac, ils ont les plus mauvais chiffres, puisque leur résultat est négatif, à - 53 euros/ha (1). Les ventes de vrac ont diminué de 3 % en huit ans, et le prix de vente du tonneau a chuté de 31 % sur la même durée !
Sur l'ensemble des exploitations étudiées, entre 1998 et 2005, l'URABLT a noté une baisse du chiffre d'affaires de 27 %, du résultat courant de 14 %, des prélèvements privés de 33 %, et des investissements de 25 %. Sur la campagne 2004-2005, 67 % des exploitations n'ont pas dégagé un Smic brut par travailleur familial.
(1) Résultat courant moyen avant rémunération des exploitants.