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ACTUS - RÉGIONS

BORDEAUX Dans le rouge

Clara de Nadaillac - La vigne - n°216 - janvier 2010 - page 10

En 2007-2008, les deux tiers des exploitations de l'Entre-Deux-Mers ont dégagé moins d'un Smic par travailleur familial.

La situation économique des exploitations bordelaises est mauvaise. Très mauvaise. Sur la campagne 2007-2008, les résultats courants moyens dans l'Entre-Deux-Mers étaient de l'ordre de 750 €/ha. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par l'Urablt de Grézillac, sur une centaine d'exploitations de cette région. Sur cette même période, les deux tiers des exploitants ont dégagé moins d'un Smic par travailleur familial. Parmi eux, 20 % étaient même en perte. Et cette situation dure depuis 2003 !

Ces mauvais résultats proviennent en partie de la hausse des coûts de production. Pour le millésime 2007, l'Urablt les a évalués à 3 285 €/ha, pour la production du raisin jusqu'à la vendange. Elle estime qu'ils tourneront autour de 3 700 €/ha pour le 2008. En cause : la forte pression parasitaire, la hausse du prix des intrants et du barème de fermage.

Des coûts de production du vin de plus de 113 €/hl

Au final, le coût de production du vin, avant rémunération des exploitants, est de 113 €/hl de 2007 et devrait avoisiner les 142 €/hl de 2008. Des sommes bien supérieures aux cours du vrac. Si l'on rajoute la rémunération du viticulteur, les coûts seraient alors de 130 €/hl de 2007 et de 160 €/hl de 2008. Or, le bordeaux rouge 2008 s'est vendu à 106 €/hl en moyenne, durant la campagne 2008-2009.

Toutes les exploitations ne sont pas touchées de la même façon. Celles commercialisant elles-mêmes s'en sortent légèrement mieux que celles vendant en vrac au négoce, même si la situation s'est durcie ces derniers temps. Les viticulteurs en cave coopérative résistent un peu mieux que leurs confrères indépendants.

Florence Lamoureux, chargée de l'étude, n'est pas très optimiste pour le millésime 2009. « Jusqu'à présent, il y avait toujours des viticulteurs dynamiques et optimistes. Mais depuis peu, même eux ne le sont plus. 2010 sera un tournant. Nous allons avoir beaucoup d'arrêts et de cessations. »

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