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Rendements : l'Inao botte en touche

La vigne - n°179 - septembre 2006 - page 0

Plusieurs appellations de Bordeaux et de Bourgogne ont demandé des augmentations de rendement. Le Comité national de l'Inao des 6 et 7 septembre 2006 n'a pas dit non. Il se prononcera en novembre. Les intéressées doivent constituer de solides dossiers.

Les ' bons élèves ' l'ont mauvaise. Ils ont respecté le mot d'ordre du comité national de juin : pas d'augmentation des rendements. Mais Bordeaux et la Bourgogne ne s'en sont pas laissé conter. Plusieurs appellations du Médoc, des Graves, et du groupe Saint-Emilion, Pomerol et Fronsac ont demandé des rendements supérieurs à ceux de 2005. Certaines n'y sont pas allées avec le dos de la cuillère. Lalande-de-Pomerol veut passer de 47 à 53 hl/ha, Moulis et Listrac de 49 à 56 hl. Ces deux appellations médocaines se rapprocheraient ainsi de leurs voisines Margaux, Pauillac, Saint-Estèphe et Saint-Julien, qui demandent 57 hl/ha, contre 55 hl l'an passé. En Bourgogne, quelques régionales et plusieurs communales réclament également des hausses de rendement.
Le Comité a rejeté toutes ces demandes et a décidé de reporter leur examen au mois de novembre. D'ici là, les appellations concernées devront préparer un dossier prouvant que les volumes supplémentaires n'encombreront pas les marchés. L'Inao doit leur fournir un canevas pour cela.
Par ailleurs, dans le Val de Loire, le Muscadet veut 2 hl/ha de plus pour arriver à 62 hl, ce qui reste inférieur au rendement de base. Le Comité a-t-il formellement donné son accord ? A l'issue de sa réunion, il restait un doute. Toujours est-il que certains, voyant la porte à l'augmentation des rendements ouverte, semblent avoir regretté leur sagesse.
Les Bordelais ont fait une autre demande : ils veulent créer le volume substituable individuel externe (VSIE). Rappelons que le VSI est un volume que l'on peut récolter en plus du rendement annuel, à condition de détruire le même volume d'un millésime antérieur. Avec le VSIE, un producteur récolterait, par exemple, 5 hl/ha de plus que le rendement annuel. Il paierait l'un de ses voisins pour que celui-ci envoie 5 hl/ha à la distillation. Ainsi l'offre d'une appellation resterait constante et l'on aurait un moyen d'atténuer l'effet désastreux, sur les exploitations dynamiques, de la politique restrictive sur les rendements. Là encore, le comité a botté en touche. Il réexaminera le sujet au mois de novembre.
Quant à l'enrichissement, le maximum devrait être de 1° pour les régions méridionales et de 1°5 pour le Nord.

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