Peintre et illustrateur, Michel Tolmer travaille exclusivement, depuis une vingtaine d'années, sur les thèmes du vin, des bistrots et de la dégustation.
'Le vin est ma source d'inspiration. Je m'y mets avec un grand élan et un grand plaisir ', affirme Michel Tolmer, peintre, graphiste et illustrateur. Depuis vingt ans, il travaille sur ce thème. Sans doute pas par hasard : il est fils et petit-fils d'éditeurs publicitaires, qui réalisaient des affiches et des emballages de luxe pour des marques de champagne et d'alcool.
Michel Tolmer est diplômé en arts graphiques. Dans les années quatre-vingt, le vin devient très important pour lui. Il découvre alors le Café de la Nouvelle mairie, à Paris. Bernard Pontonnier, son créateur, est l'un des premiers à ouvrir un bar à vins et à défendre les nectars du Rhône et de la Loire, face aux prestigieux Bordeaux ou Bourgogne. ' Il avait un esprit antiélite, antisnob. Il était contre les vins trop chers, souligne-t-il. Je suis entré dans ce milieu et j'ai intégré une bande de vignerons, davantage intéressés par des vins de copains que par des vins de spéculation, comme Pierre Breton, du Domaine Breton (AOC Bourgueil, Chinon, Vouvray) devenu un ami. '
De fil en aiguille, lui qui dessinait des bistrots, commence à créer des étiquettes. Il essaie de traduire la personnalité du vigneron qui fait le vin.
' Ce n'est pas un travail impersonnel, c'est un travail de conscience ', confie-t-il. Tous ont ' un certain état d'esprit. Ils élaborent des vins avec une âme, avec une forte sensibilité, avec une personnalité. Je suis admiratif de cette tendance, et je suis très fier de les côtoyer. Je serais moi-même très malheureux de travailler pour des standards industriels '.
Depuis 1995, il réalise deux ou trois expositions par an, souvent dans des bistrots à vins. Il adore ' observer les gens, capter et transcrire la vie '. Il fait des esquisses au crayon, gribouille, efface beaucoup, recommence. Il ne veut pas quelque chose de ' super alléchant au premier abord, mais creux derrière '. Il veut ' du sens '. En même temps, ' le vin a besoin d'un esthétisme dont je dois tenir compte '.
Il tente de présenter ' des choses simples et directement accessibles ', mais qui aient ' une jolie place dans la vie des gens ', à l'image de cette carte de voeux réalisée pour le Domaine Jacques Sélosse, en Champagne : une grappe de raisins dont quelques baies s'échappent dans les airs et se transforment en bulles de champagne. L'idée est ' d'être juste, de créer un plaisir, une émotion, une complicité pour faire sourire les gens '.
Très précis et exigeant, il se dit doté ' d'un sens exagéré des nuances. Une infime variation de couleurs donne un rendu unique sur un travail. Avec les vignerons, je suis aux premières loges pour expérimenter cela. Ils vous apprennent les nuances essentielles. Comme on éduque son oeil à distinguer le bleu foncé des nuances de bleu, dans le vin, on éduque son palais à capter des nuances d'arômes et de saveurs '.
Il se qualifie d'' excellent buveur, bien que piètre dégustateur '. Il adore plaisanter sur ' les larges soifs ' ou ' l'idée pas du tout correcte du vin qu'on boit franchement '. Il partage son temps entre la ville de Cholet (Maine-et-Loire) et Paris. ' Les vins de Loire, c'est le coeur de ce que j'aime, c'est presqu'un port d'attache. '