ImprimerLes pluies en août ont évité les blocages de maturité. Le rafraîchissement des températures a préservé le potentiel aromatique.
Début septembre, dans le Sud, les vendanges étaient bien entamées. Elles sont aussi précoces qu'en 2005, mais moins qu'on ne l'attendait fin juillet. ' On craignait que le schéma de 2003 ne se reproduise ', se rappelle Jacques Rousseau de l'ICV. Heureusement, les faibles températures d'août et les pluies ont écarté les risques de blocage de la maturité. En Languedoc-Roussillon, les raisins ont mûri harmonieusement, sauf dans certains secteurs qui ont souffert de la sécheresse. ' La pulpe des raisins était fruité et juteuse très tôt. Les pépins étaient craquants et peu tanniques, dès le début des dégustations de baies ', constate Jacques Rousseau.
Dans les Côtes du Rhône méridionales, 2006 est prometteur, au vu de l'évolution de la maturité pulpaire, des degrés et de l'acidité. Les pH sont faibles, car si l'acide malique a été dégradé en juillet, le tartrique est bien présent. Les teneurs en anthocyanes sont élevées, sans toutefois atteindre les niveaux records de 2005. Dans les Pyrénées-Orientales, on s'attendait aussi à de belles cuvées : les nuits fraîches en août ont préservé le potentiel aromatique. Les degrés étaient très élevés : plus de 15° sur le grenache, mais avec une acidité supérieure à celle de 2003.
Dans le Bordelais, début septembre, la maturité phénolique des rouges était déjà bonne, les couleurs prometteuses, et l'accumulation des sucres régulière.
Dans le Beaujolais, les pluies et la fraîcheur d'août ont freiné la maturité, ce qui a eu pour effet de décaler les vendanges du 25 août au 5 septembre.
Sancerre a connu un ralentissement similaire, sans effet sur la qualité. ' Avec la sécheresse, on risquait des blocages, mais l'accumulation des sucres a été régulière. Une maturation trop rapide aurait nui aux polyphénols et aux arômes du sauvignon ', considère Bertrand Daulny, de la Sicavac.
Même constat en Alsace où les faibles températures ont évité la dégradation des acides. Dans cette région, avec le retour du beau temps début septembre, les vignerons s'attendaient à des vins fruités et frais. Ils devraient donner les premiers coups de sécateurs fin septembre pour les vins tranquilles. Satisfaction aussi dans le Val de Loire où les vendanges ont démarré le 4 septembre. Selon InterLoire, ce sera ' un millésime subtil, d'une grande finesse '.
Dans le Muscadet, 2006 devrait être supérieur à 1997 et 2004, deux belles années, mais inférieur à 2005, qui fut exceptionnel. Mais le 6 septembre, rien n'était joué. Tout pouvait encore basculer, si la météo venait à se dégrader.
