« Nous voulons augmenter le rendement butoir pour mettre en place une réserve individuelle »

«Au comité national de l'Inao de septembre 2006, la Champagne a présenté son projet de réserve individuelle, le VCI (volume complémentaire individuel). Gérée par l'interprofession, cette réserve sera un airbag destiné à protéger les exploitations contre les aléas climatiques très fréquents dans notre vignoble septentrional. Pour que cette réserve puisse se mettre en place, elle doit être assortie d'une augmentation du rendement-butoir de l'appellation. Actuellement, ce dernier est fixé à 13 000 kg/ha. Nous demandons à l'Inao de porter le porter à 15 500 kg/ha, avec un rendement de base de 13 000 kg/ha. Au-delà de ces 13 000 kg/ha, le vigneron pourra alimenter sa réserve de manière individuelle, dans la limite annuelle fixée par l'Inao et sans dépasser 8 000 kg/ha de réserve cumulée.
Le rendement-butoir de 13 000 kg/ha correspond à la production de 360 millions de bouteilles. Nous en vendons 317 millions actuellement. Avec une progression des ventes de 2 % par an, le cap des 360 millions de bouteilles sera atteint dans cinq à six ans. Et comme, en moyenne, nous vendons nos bouteilles 3,2 années après la récolte, notre souhait est que la réserve soit opérationnelle à la récolte 2007 pour répondre au marché à l'horizon 2011-2012.
Qu'on ne se méprenne pas, il n'est pas question de récolter 15 500 kg/ha tous les ans ! Ce rendement-butoir a juste pour vocation de se constituer une réserve d'une bonne demi-récolte par exploitant. Et en cas d'inversion de conjoncture, un rendement-butoir à 15 500 kg/ha ne nous empêchera pas de revenir à un rendement annuel bas, à 11 000 kg par exemple.
J'ai conscience que dans le contexte viticole français, cette demande d'augmentation de rendement peut susciter des réactions diverses. Mais la Champagne est un marché à part. Et d'un point de vue oenologique, nos champagnes ne sont pas meilleurs avec un rendement à 50 hl/ha qu'avec 70 hl/ha, contrairement à la plupart des vins en France. »