Début octobre, la situation concernant les liquoreux est très hétérogène. Le Nord s'inquiète, le Sud reste confiant.
En Anjou, la menace ne vient pas de la pourriture grise, mais plutôt des drosophiles. « Depuis 1998, les dégâts augmentent et cette année, c'est d'une gravité extrême , explique Jean-Marc Esnou, responsable de la vigne chez Vert Anjou. Sur les 200 ha que nous suivons pour les drosophiles, nous avons des pertes de récolte autour de 10 à 50 %. Il y a même 7 à 8 ha qui ne seront pas vendangés, la volatile est montée à 1-1,2 g/l ! On finit par s'inquiéter pour l'avenir des liquoreux dans la région. » Vert Anjou étudie la mise en place d'un protocole comprenant trois à cinq traitements.
En Alsace, la situation est inquiétante. « Les liquoreux risquent d'être compromis, sauf sur les très beaux terroirs , détaille Sophie Prévot, du laboratoire Immelé. Nous avons des problèmes de pourriture grise. Nous traitons déjà beaucoup de jus à la caséine et aux charbons pour limiter les faux goûts. » Par contre, le Sud-Ouest reste optimiste. A Monbazillac, « les conditions météorologiques sont excellentes », précise début octobre Pierre Guérin, du CIVRB. Le matin, nous avons des brouillards denses et l'après-midi, des températures au-dessus de 20°C. » Le premier tri commence tout juste. « Nous avons quelques cas de pourriture acide, mais pas plus que d'habitude. »