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L'audit social, quelques heures pour faire le point sur sa retraite

La vigne - n°180 - octobre 2006 - page 0

Des centres de gestion du réseau Accompagnement stratégie proposent de calculer la retraite d'un couple, afin de l'améliorer. C'est l'audit social. « Il nous a ouvert les yeux », se félicite une viticultrice.

Combien vais-je toucher à la retraite ? Comment l'améliorer et à quel coût ? Pour répondre à ces questions, des centres de gestion du réseau Accompagnement stratégie proposent un audit social. La démarche est très simple. Les adhérents rencontrent un comptable ou un conseiller de gestion avec leur relevé de carrière. Ils lui indiquent le niveau de revenu qu'ils souhaitent atteindre à leur retraite. La réflexion s'effectue toujours pour le couple, et non pour l'exploitant seul. Ce premier rendez-vous dure généralement trois heures. Le conseiller entre en direct les données sur un logiciel conçu par la compagnie d'assurances La Mondiale, qui a signé pour cet audit « retraites » un partenariat avec le réseau Accompagnement stratégie.
« Cette première étape suppose de mettre de l'ordre dans ses papiers, surtout si l'on a cotisé dans différents régimes , reconnaît un viticulteur du Sud-Est. C'est aussi à ce moment-là que l'on s'aperçoit que nos relevés ne sont pas toujours justes. Et plus on s'en aperçoit tôt, plus il est facile de les faire rectifier. »
Peu de temps après, le conseiller reçoit à nouveau le couple pour lui présenter le calcul de la retraite et les décisions à prendre pour l'améliorer. Le coût de l'audit s'élève entre 400 à 500 euros HT selon les centres de gestion. « A la réunion de synthèse, les exploitants se rendent compte de ce qu'ils vont percevoir , témoigne Catherine Moizand, comptable au centre de gestion Océan, en Charente. On démystifie tout le calcul. »
Cet audit s'adresse principalement aux vignerons âgés de 35 à 45 ans. Ils ont encore suffisamment d'années professionnelles devant eux pour mettre en place des actions efficaces. Car dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, anticiper rime avec économiser. Le rapport gain/coût d'un placement est bien plus avantageux à 40 ans qu'à 55 ans.

Néanmoins, comme le souligne le service conseil de la FDSEA de la Marne, « il n'est jamais trop tard. Lorsqu'on s'inquiète au dernier moment du niveau de sa retraite, le premier objectif est de faire le plein de ses droits. Nous vérifions que la carrière est complète pour percevoir la totalité de la retraite de base. Parfois, on peut être amené à conseiller à l'exploitant de travailler pendant quelques années supplémentaires pour optimiser la retraite complémentaire obligatoire ».
Une fois l'audit établi, de nombreuses possibilités s'ouvrent aux couples. Pour les couples soumis à l'impôt sur le revenu, la retraite complémentaire facultative (ex-Coreva) reste un bon produit, avec une sortie en rente, mais aussi en capital. Les sommes placées sont en effet déductibles fiscalement.
Le conseiller peut préconiser aussi des produits classiques d'épargne que sont l'assurance-vie et l'immobilier. Il peut encore prôner l'ouverture d'un plan d'épargne entreprise (PEE) où l'épargne est bloquée cinq ans, ou le plan d'épargne pour la retraite collectif (Perco) où l'épargne est bloquée jusqu'à la retraite. Pour ouvrir ces plans assortis de nombreux avantages fiscaux, il suffit d'avoir un salarié, qui peut être le conjoint.

L'audit pointe souvent du doigt la fragilité du statut de la conjointe. Par exemple, la qualité d'associée non exploitante permet de réaliser de belles économies de cotisations sociales, mais s'avère très pénalisante pour la retraite de l'épouse. Dans ce cas de figure, il faudrait placer les sommes économisées sur les cotisations MSA et les impôts dans un placement au nom de l'épouse. Rares sont les couples aussi prévoyants ! Donner à l'épouse un statut de salariée de l'exploitation ou de gérante peut améliorer considérablement sa retraite, sans minorer les droits de son mari.
« L'audit social nous a ouvert les yeux , se félicite une viticultrice. Je serai à la retraite dans vingt-cinq ans et mon mari dans une quinzaine d'années. Nous avons mis en place une retraite complémentaire facultative, dont nous avions mal compris les tenants et aboutissants jusqu'alors. Mais surtout, cet audit nous a fait modifier la répartition des revenus dans l'EARL de façon à équilibrer nos retraites. » Un autre couple, qui présentait également une grande différence dans ses revenus de retraite, a opté pour le transfert d'une partie des placements du mari vers une assurance-vie au nom de l'épouse. Pour une épouse ayant opté pour le statut de conjoint collaborateur, il est aussi possible de racheter des années, avec un bon retour sur investissement. En cinq ans de retraite, l'achat est rentabilisé.

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