Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 2006

Nouveaux VDP : plus de liberté p our l'Atlantique et les Gaules

La vigne - n°181 - novembre 2006 - page 0

Le Beaujolais et le Bordelais vont produire des vins de pays. Les négociants ont été les principaux acteurs de ce lancement. Ils veulent profiter de la liberté de production et de présentation de ces nouveaux produits.

On a beaucoup parlé de la fin du tout AOC, et de la mixité dans toutes les régions ces deux dernières années. Deux régions viennent de sauter le pas. Les viticulteurs de Charente, Charente-Maritime, Dordogne, Gironde, et de quelques cantons du Lot-et-Garonne pourront, dès la vendange 2006, déclarer un vin de pays de l'Atlantique. Les exploitants du Beaujolais (Rhône et sud de la Saône-et-Loire) pourront quant à eux se lancer dans le vin de pays des Gaules. Ces VDP, qui étaient dans les tuyaux depuis 2004, ont essentiellement bénéficié du soutien des négociants.
Christian Delpeuch, directeur de la maison de négoce Ginestet, en a fait partie. « Je souhaite en produire, car je veux un vin fruité, frais et souple pour les jeunes consommateurs », résume-t-il. Il estime que la création du vin de pays de l'Atlantique permettra de mieux segmenter l'offre régionale, et de réduire la quantité de vin AOC de Bordeaux sur le marché. Il trouve également que c'est un support aux vins de cépage, nécessaire sur le marché international.
Le négociant Yvon Mau a également soutenu le projet des vins de pays, car il y voit un débouché. Pour lui, le vin de pays de l'Atlantique permettra de mettre en avant une marque et un cépage, de bénéficier de conditions de production plus souples, et de disposer d'une alternative aux grands vins de bordeaux. Avec ces vins de pays qu'il espère plus accessibles, Yvon Mau veut toucher des amateurs de vins, jeunes consommateurs.
Chez Castel, autre négociant bordelais, l'analyse est différente : « Nous n'avons pas poussé le projet, car il y a aussi une surproduction de VDP au niveau national, et celui-là ne sera qu'un parmi d'autres », estime Franck Crouzet, directeur de la communication. Mais pour le groupe, il est néanmoins hors de question de se laisser distancer ! Il s'approvisionnera dès cette année en VDP de l'Atlantique, en réponse à des opportunités de marché et sur la demande de clients.

Dans le Beaujolais, l'interprofession a mené une étude en 2005 sur le bien-fondé des VDP dans la région. Selon son directeur, Michel Deflache, « il en est ressorti qu'il y a un marché pour des vins de pays de cépage du Beaujolais. Ils viendront compléter la gamme actuelle, sans la dévaloriser, ni la remettre en question. A plus long terme, le vin de pays sera un vecteur d'innovation, au niveau des cépages ou de la vinification ». Plusieurs négociants, à l'origine du projet, vont se lancer dès cette année. C'est le cas de Duboeuf. Cette maison ne sait pas encore quels volumes, ni quels marchés seront concernés, mais une chose est sûre : elle commercialisera un vin de pays des Gaules en 2007. Michel Bosse-Platière, de la société Benon, est lui aussi favorable aux vins de pays. Il n'en produira pas cette année car « l'autorisation a été donnée trop tard », indique-t-il. Mais il avait déjà des clients intéressés et compte bien se lancer l'année prochaine. Il apprécie l'espace de liberté qu'offre ce nouveau produit : « Nous allons pouvoir expérimenter d'autres cépages, des formes de palissage et de plantation différentes. Cela nous permettra de rentrer dans une économie de marché et non de production. Et puis, le gamay se valorise bien, il est intéressant et original. S'il est bien maîtrisé, il peut allier concentration et fruit. Un vrai vin de plaisir . »
Pour Michel Bosse-Platière, c'est une façon d'éviter la surproduction de Beaujolais, sans avoir à recourir à l'arrachage.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :