Vente en vrac : des vign erons s'en sortent encore

La crise affecte durement les exploitations tournées vers le vrac. Elles sont aux premières loges de la déflagration du marché. « Les vignerons qui attendent le passage d'un acheteur n'ont pas d'autre choix que de vendre au cours du jour , commente un opérateur. Or, ces cours sont tellement bas qu'ils ne dégagent plus de marge. Certains n'ont même plus d'acheteur du tout. Ils accumulent les stocks. »
Les vignerons qui avaient des clients réguliers subissent aussi la crise. Beaucoup ont perdu des contrats. « Tous les ans, je vendais ma récolte au même négociant , confie l'un d'eux. Cette année, il n'a pris qu'un tiers de ma cave. » Pour lui, le salut passe par la vente en bouteilles, « plus rentable ». Il n'empêche. Des producteurs tirent encore leur épingle du jeu sur le marché du vrac. Ils conservent leurs débouchés, vendent au-dessus de la moyenne des cours. Souvent, ils ont instauré des partenariats depuis plusieurs années. Ils ont ouvert leur cave aux oenologues des négociants. Ils ont tenu compte de leurs conseils pour élaborer des vins adaptés aux attentes des consommateurs, même lorsque cela heurtait leurs conceptions. Ils ont accepté d'élever ou de stocker les vins bien après les délais normaux de retiraison. Certains vont jusqu'à présenter toutes leurs cuves à leurs clients, les laissant emporter les meilleurs lots. C'est au prix de telles concessions qu'on préserve ses débouchés.